Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tout en appelant au dialogue: Benflis dénonce des «gesticulations politiciennes»

par R. N.

  «Il y a de quoi être inquiet. La situation actuelle est préoccupante à plus d'un titre», a déclaré Ali Benflis, le président de Talaie El Hourriyet, lors de la conférence de presse tenue hier au siège du parti, annonçant par la même la décision du comité central la participation aux prochaines élections locales.

Dans une « déclaration liminaire », l'ancien chef du gouvernement estime que « les Algériennes et les Algériens sont inquiets, anxieux de ce que l'avenir leur réserve. Ces inquiétudes sont légitimes ». Cette inquiétude Ali Benflis la justifie par la « déliquescence du pouvoir », « la crise de régime, la crise politique et institutionnelle » qui « ne peuvent constituer un mode de gouvernance ». Ces crises « ne peuvent légitimer des décisions et des politiques qui n'ont de justificatifs que le népotisme et le clientélisme, d'autres objectifs que le maintien du statu quo et de l'immobilisme », dit-il.

Il qualifie de « gesticulations politiciennes » les réponses des autorités aux attentes des Algériens. Ces actions qui « ne peuvent apporter de réponse véritable à la crise politique, à l'inertie et à l'illégitimité institutionnelle, au marasme économique. Elles ne peuvent répondre aux attentes des Algériennes et des Algériens », ajoute-t-il. Ali Benflis a également annoncé la décision prise lors de la 4e session ordinaire du comité central du parti Talaie El Hourriyet, le 26 août dernier, « la participation de notre formation aux prochaines élections locales ». « Il s'agit là du choix démocratiquement exprimé par les représentants de notre parti et qui engagera tous les militants pour la prochaine échéance électorale ».

Appel au dialogue

« Nous sommes parfaitement conscients que les élections locales ne constituent nullement une solution à la crise, ni ne peuvent constituer une étape de sortie de crise. En ce sens, nous ne sommes pas dupes. Il est illusoire de croire que la transparence électorale prévaudra, que les élections ne seront pas entachées de fraudes et d'irrégularités, ou que la machinerie politico-administrative ne confisquera pas à nouveau le choix populaire et ne portera pas atteinte à la souveraineté populaire », a-t-il déclaré. Le parti veut « démontrer qu'un autre chemin est possible ». « Nous devons impérativement démontrer aux Algériennes et aux Algériens que nous tous, en tant qu'Algériennes et qu'Algériens, sommes responsables de l'avenir de notre pays. Et qu'il nous revient à tous de le construire. L'avenir de l'Algérie est lié au règlement de la crise politique globale. Et ne peut se construire que dans la concertation et le dialogue. C'est dans ce cadre que nous appelons au dialogue. Il n'y a pas de solution sans le règlement de la crise politique, sans de véritables réformes structurelles économiques et sociales. Sans un véritable dialogue qui implique toutes les parties, toutes les volontés », a lancé Ali Benflis dans sa déclaration.