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Tlemcen - Stade Akid Lotfi: La pelouse synthétique ne fait pas l'unanimité

par Chergui Abdelghani

Tout le monde s'attendait à la pose d'une pelouse en gazon naturel du stade Akid Lotfi comme lors de son inauguration en 1976. Or, lors de sa dernière visite au dit stade, Benyaiche Ali, wali de Tlemcenn et en concertation avec divers services, il a été décidé la pose d'une pelouse synthétique de dernière génération.

De ce fait, le stade Akid Lotfi s'est auto-exclu du cercle très fermé des enceintes nationales à caractère international depuis belle lurette. On rappellera que ce stade possédait une belle pelouse en gazon naturel qui n'avait rien à envier à celles des pays européens. D'ailleurs, à l'époque, les sélectionneurs à la tête de la barre technique de l'équipe nationale, cette dernière recevait ses adversaires pour le compte des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 84 et 92 dans ce stade, sans compter les équipes européennes qui y ont évolué à l'occasion de matches de gala telles que le Partizan de Belgrade (ex-Yougoslavie) et Servette de Genève (Suisse) entre autres.

Cette décision de pelouse synthétique a laissé perplexe plus d'un observateur. « Comment une ville comme Tlemcen n'est pas capable de garder ne serait-ce qu'un seul terrain en gazon naturel en bon état. N'a-t-on pas agi trop précipitamment maladroitement, en prenant la décision de doter ce stade d'une pelouse synthétique de manière à casser le mythe et la particularité d'un tel joyau ? ». Un ancien joueur du WAT des années 70 nous dira à ce sujet : « Je crois qu'il y a plusieurs raisons qui ont contraint ceux qui ont le pouvoir de décision de doter ce stade d'une pelouse synthétique. Je pense à des contraintes aussi bien biologiques que d'ordre purement financier », expliquera sans ambages notre interlocuteur, avant d'ajouter : « Je pense aussi que l'autre raison, c'est la conséquence directe de l'absence ici à Tlemcen et partout en Algérie des terrains de réplique pourtant indispensables, et cela se ressent.

En Europe, au Maroc et en Tunisie, chaque grand stade possède pas moins de trois ou quatre terrains répliques qui servent pour les séances d'entraînement quotidiennes.

Et, étant donné que le terrain principal n'abrite qu'une seule séance programmée la veille de la rencontre officielle, le gazon demeure de meilleure qualité et la pelouse est toujours praticable. Or, chez nous, le terrain principal est sur-utilisé, d'où son impraticabilité lors des grands rendez-vous. Ajoutez à cela le mauvais entretien dû à l'incompétence locale dans ce domaine ».

D'une capacité de 30.000 places, le stade Akid Lotfi se trouve désormais déchu de son piédestal d'enceinte à vocation internationale pour se contenter de simple aire de jeu avec son terrain synthétique.