Le sac de ciment est cédé ces jours-ci entre 950 et 1.000 DA, ce qui fait jaser les petits constructeurs et tous ceux qui ont un besoin pressant de ce produit.

En somme, un prix qui dépasse tout entendement, en ces temps de ralentissement des travaux, et qui s'explique par la sempiternelle équation de l'offre et de la demande. Des spéculateurs, expliquent des vendeurs de matériaux de construction, achètent les bons d'enlèvement de ciment auprès de certains gérants d'entreprises dont les chantiers sont à l'arrêt. Avec les travaux d'entretien de certaines cimenteries du côté de Msila, Biskra et Tébessa, tous les ingrédients sont réunis pour un maximum de profit pour les spéculateurs. Pourtant, le prix du sac de ciment à la sortie des usines étatiques du groupe GICA est seulement de 380 DA.

Pour en savoir un peu plus, nous nous sommes rapprochés de la cimenterie de Hadjar Essoud, dans la wilaya de Skikda. Là, on nous apprend que l'usine tourne aussi au ralenti et peine à satisfaire ses clients des wilayas comme Annaba, El Tarf, Skikda, Souk Ahras et même Tébessa, totalisant plus de 3.000 projets en cours détenus par des entreprises auxquels il faut ajouter plus de 2.000 auto-constructeurs. S'agissant du pseudo-trafic et malversation sur le ciment, le directeur commercial est catégorique. Il affirme que l'usine n'a rien à voir avec cela dans la mesure où aucun bon n'est livré par la cimenterie et tout se fait sur Internet. Et d'ajouter que l'usine n'établit pas de chèques. Approchés, des transporteurs pour lesquels la plus vieille usine de l'est du pays n'a pas de secret, diront que « l'usine, depuis dix ans, travaille équitablement et dans une transparence totale vis-à-vis de ses clients ». Et d'ajouter que s'ils avaient remarqué la moindre anomalie, ils seraient les premiers à protester et à la dénoncer. Quant à la spéculation, elle est l'œuvre de certains gérants d'entreprises qui vendent une partie de leurs quotas aux revendeurs qui spéculent à leur tour.