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Présence timide des acheteurs dans les points de vente du cheptel: Des prix abordables? en attendant les prochains jours

par J. Boukraâ

A une dizaine de jours de l'Aid El Kebir, le marché du cheptel commence à bouger à Oran. Depuis quelques jours des camions chargés de moutons venus, pour la plupart des wilayas des Hauts Plateaux et du Sud qui sont des zones pastorales réputées, à l'exemple de Naâma, Djelfa et Ain-Sefra ont fait leur apparition, à Oran. Bien que, quelque peu timide, leur présence est bel et bien remarquée, à travers tout particulièrement les communes périphériques, comme Sidi Chami, Es Sénia, Bethioua, entre autres. Aussi quelques points de vente réglementés et informels ont vu le jour comme à Sidi El Bachir , Es Sénia Yaghmourcaen , Ain El Beida et d'autres localités périphériques. Même si le premier constat révèle que le prix sont plus au moins abordables entre 25.000 et 50.000 dinars, la tête, l'affluence sur les points de vente des moutons est très timide, mais comme chaque année, à l'approche de l'Aïd El Adha, l'on remarque la disponibilité du mouton sur le marché. En effet, un petit tour effectué aux deux points de vente, à Ain El Beida et Yaghmoracen , peut renseigner sur le peu d'engouement, manifesté jusqu'à maintenant, par les acheteurs. Le visiteur des lieux peut d'emblée, faire un premier constat. Hormis les bouchers, et ceux rares, qui doivent célébrer une fête de mariage, les acheteurs se comptent sur les doigts des mains. Interrogés sur les prix attendus, les quelques potentiels acheteurs rencontrés sur les lieux précisent que comparativement avec l'année dernière, les prix sont abordables. Les petits moutons (khrouf) plus ou moins engraissés sont cédés entre 25.000 à 35.000 DA alors qu'un «vrai (bélier aux cornes bien affichées) est cédé à partir de 45.000 DA et plus. Son prix atteint les 50.000 DA alors qu'il n'était pas cédé à moins de 55.000 DA, durant l'Aid précédent, atteignant des pics de 65 à 70.000 DA. Toutefois ces pères de famille craignent la flambée durant les jours à venir. La crainte de la hausse se remarque toujours chez les citoyens, à cette période et fait toujours l'actualité. Ils commencent dès maintenant à se poser des questions.

«c'est une opportunité et une occasion en or pour les vendeurs saisonniers et autres intermédiaires, en vue de faire main basse sur le marché pour ensuite contrôler la bourse des prix, et faire monter la marge de leurs gains, à la veille de la fête du sacrifice», dira ce père de famille. «Les spéculateurs ne reculent devant rien et, en ce moment, la majorité d'entre eux, sont en quête d'achat de troupeaux de moutons, afin de pouvoir les revendre, un peu plus tard, soit à quelques jours de l'Aid» ajoute-t-il. Selon les connaisseurs , ces maquignons occasionnels louent des hangars, pour parquer leurs bêtes et continuer à les engraisser pour les revendre au prix fort.

Même si ce n'est pas la grande ruée sur les quelques points de vente, c'est surtout le prix du mouton dans les tout prochains jours qui domine les débats. «Pour acheter, il faut d'abord être sûr que les prix ne vont pas augmenter ou baisser, et sur ce point précis personne ne peut vous renseigner», assure un père de famille, rencontré à Ain El Beida. Les pères de famille, qui ne prêtent aucune attention à cette question, durant le reste de l'année, commercent à s'y intéresser de plus près, à mesure que l'échéance de l'achat approche?

Pour l'instant, le chef de famille ne sait plus à quel saint se vouer pour contenter les siens, sans trop de «dégâts»', surtout avec la rentrée des classes. Situation qui n'arrange pas la plupart des familles, notamment celles qui sont nombreuses et de classes démunies et même moyennes.

Pour rappel la Fédération des éleveurs assure qu'il n'y aura pas de manque et les prix seront abordables. Selon le secrétaire général de wilaya de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdallah Boukhalkhal, qui s'est exprimé sur les ondes de la radio locale «pour la wilaya d'Oran l'approvisionnement cette année porte, en effet, sur une disponibilité de 500.000 têtes d'ovins et de caprins destinés à l'abattage de l'Aïd ». L'intervenant a rappelé que des points de vente de bétail permettront aux éleveurs de vendre directement aux consommateurs et mettre ainsi fin aux intermédiaires et à la spéculation. Le ministère, en coordination avec la Fédération nationale des éleveurs de bétail et l'Union nationale des paysans algériens, mobilisera tous les moyens nécessaires, notamment les espaces de vente et la couverture vétérinaire du bétail proposé à la vente. D'autre part le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a confié la vente des moutons à la société publique Latraco. Les prix oscilleront entre 36.000 et 58000 DA.

Ainsi, à partir du 1er septembre et ce, jusqu'à la veille de l'Aid El Adha, les citoyens pourront acheter le mouton de l'Aid dans les différents points de vente fixés par les wilayas concernées. le ministère précise que toutes les bêtes proposées à la vente ont été diagnostiquées par les services vétérinaires des différentes wilayas et sont donc aptes au «sacrifice ». Dans ce cadre l'Inspection vétérinaire, relevant de la direction des Services agricoles de la wilaya d'Oran a désigné 100 points de vente de moutons, à travers les 26 communes.

Les services concernés avaient pris contact, depuis plus d'un mois, avec toutes les circonscriptions administratives de la wilaya et les président d'APC en vue de désigner des points de vente de moutons, en prévision de l'Aïd El-Adha et garantir, ainsi, le bon déroulement de l'opération. 35 vétérinaires ont été mobilisés pour le contrôle du cheptel dans ces points.