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La rentrée de la formation professionnelle perturbée

par Abdelkrim Zerzouri Et K. A.

La rentrée de la formation professionnelle a été boycottée hier par les enseignants du secteur, au niveau de plusieurs établissements du secteur, à travers le pays.

Ainsi, les ingénieurs enseignants de l'Institut national spécialisé en formation professionnelle (INSFP) Mohamed-Ayache, sis à El Khroub, ont boycotté, hier, la cérémonie de la rentrée de la session février 2016. Dans un mouvement de protestation " symbolique ", les concernés ont observé un sit-in de 8h jusqu'à 10h pour rappeler à la tutelle leur vieille revendication, en l'occurrence leur " évolution de carrière et le régime des promotions lequel n'a pas évolué d'un iota depuis des décennies ". Ainsi, face à l'indifférence de la tutelle, les ingénieurs enseignants continuent à manifester colère et dépit. " Après 25 et 26 ans de service, avec un bac+5, on se retrouve toujours au même grade qu'un enseignant fraîchement recruté, à l'échelle treize, sans possibilité de promotion ", se sont plaints les manifestants. D'autres précisent dans ce sillage : " Nous formons des techniciens supérieurs qui, après quelques années de carrière, seront mieux classés que nous. Nous exigeons de la tutelle de pouvoir bénéficier de promotions similaires aux enseignants du secteur de l'Education nationale ". C'est la revendication principale des ingénieurs enseignants de l'INSFP d'El Khroub, et aucun d'entre eux n'est prêt à la classer.

Pour rappel, un mouvement de contestation a été organisé au mois de décembre dernier, avec arrêt de travail d'une demi-journée, et d'autres actions sont envisagées dans l'avenir si la tutelle persiste dans son ignorance face aux préoccupations de cette catégorie de personnel, prévient-on. Notons que la rentrée de la session de février s'est déroulée ailleurs, à travers d'autres centres du secteur de la Formation professionnelle, dans le calme et la sérénité. Pas moins de 5.500 places pédagogiques dans les différentes spécialités sont offertes aux stagiaires, avec de nouvelles spécialités qui ont été intégrées au programme de formation par apprentissage, à savoir la maintenance et l'entretien des machines et engins agricoles ainsi que la rénovation et restauration de constructions anciennes. L'apprentissage dans ces nouvelles spécialités aura lieu pour la première spécialité à l'Institut national de mécanique et sera sanctionné par un certificat de technicien supérieur, alors que celui afférent à la seconde se fera à l'Institut national du bâtiment de Zarzara avec l'obtention à la fin de la formation du même garde de technicien supérieur. Les apprentis auront aussi dans les spécialités de gestion et récupération des déchets, gestion de stock et approvisionnements, commercialisation et comptabilité et gestion le choix, au niveau du centre de formation professionnelle et d'apprentissage Abdelhak-Benhamouda de Sidi Mabrouk.

A Oran également, une demi-journée de protestation a été observée, hier matin, par les enseignants de l'Institut national spécialisé en formation professionnelle INSFP bâtiment pour réclamer une prise en charge de leurs revendications. Selon les enseignants protestataires, à Oran, seul cet institut a répondu au mot d'ordre de la protestation. Dans les autres centres et instituts, l'ouverture de l'année de la formation professionnelle s'est déroulée normalement. A l'origine de cette contestation, la non-valorisation du statut général des enseignants de la formation professionnelle. En effet et selon les contestataires, les changements apportés dans le statut de l'éducation nationale et celui de l'enseignement supérieur en 2012 n'ont pas touché le corps de la formation professionnelle. Les contestataires veulent être alignés sur le même statut et bénéficier des avantages octroyés aux deux secteurs en question.

Ils réclament également l'application de la promotion exceptionnelle aux enseignants PSEP2 qui, avec une expérience de 32 ans, n'ont toujours pas bénéficié d'aucun avantage leur permettant d'être promus à des grades supérieurs. Les contestataires ont souligné que le statut doit désormais être adapté et revu pour améliorer les conditions socioprofessionnelles du corps enseignant.