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THENIA: A quand un plan de circulation ?

par O.M.

Le gigantesque projet de la nouvelle gare ferroviaire , bénéfique pour le développement d'une région qui n'a pas, encore, « digéré » les dégâts collatéraux du séisme de 2003 a, néanmoins, créé une véritable situation de goulot, dans la ville, point de passage obligé pour les usagers de l'est du pays et de la Kabylie. Le centre-ville est, continuellement, en proie à d'interminables embouteillages qui mettent les nerfs des automobilistes, à rude épreuve. Cette situation s'amplifie dès 15h, surtout que certains automobilistes trouvent un réel plaisir de faire des demi-tours au milieu de la route accentuant, davantage, le calvaire. Ainsi pour traverser la ville, sur une distance d'un kilomètre, il faut un minimum de 45 minutes, car il faut, également, conjuguer le passage avec les stationnements anarchique, de part et d'autre de l'étroit boulevard, parfois des automobilistes devant le manque de place ne se gênent guère à prendre place sur le trottoir, chassant les piétons qui doivent slalomer entre les véhicules, sur la chaussée. On ne peut parler d'embouteillage sans pointer du doigt l'incivisme des conducteurs des transports en commun qui prennent place devant les escaliers de la gare, à chaque arrivée de train, laissant derrière eux des files de véhicules de plus d'un kilomètre, dont les conducteurs s'acharnent sur les klaxons. Le pire est que cet état des choses n'émeut point les autorités locales, les poussant à trouver une solution en proposer un plan de circulation digne d'une ville qui voit, quotidiennement, le passage de milliers de véhicules tous gabarits compris. La ville de Thenia, est traversée par les camions de gros tonnage, venant de la carrière d'agrégats de Si Mustapha, pour rejoindre l'Est, du fait que l'unique sortie donnant sur la RN 5 reste fermée.

La situation n'est guère mieux sur le boulevard donnant sur l'hôpital, l'un des plus importants de la wilaya, malgré l'installation des plaques régissant le stationnement en quinzaine ,c'est l'anarchie. Il y a, quelques jours, un malade a failli laisser la vie, en cours de route, l'ambulance, sirène et gyrophare en alerte, avait du mal à se frayer un chemin pour arriver au service des Urgences, cette situation étant quotidienne. Beaucoup de femmes en état d'accoucher ont subi le calvaire pour rejoindre la maternité, arrivant parfois, aux mains, pour se frayer un passage, relatent les agents de sécurité de l'infrastructure sanitaire. Il faut signaler, aussi, que l'occupation illicite de l'espace public, qui a repris de plus belle, n'a fait qu'empirer les choses. Certains occupent, abusivement, les trottoirs privant, ainsi, les citoyens de leur droit le plus élémentaire, à savoir l'utilisation d'un espace qui leur est réservé par la loi. Ces marchands s'arrogent le droit des prolongements naturels de leurs échoppes, comme un bien, poussant cette indécence, en ajoutant des caisses et escabeaux devant leurs commerces; et ne leur parler surtout pas de stationnement devant «leur bien». Devant ces comportements inciviques les piétons se voient contraints d'emprunter la chaussée et s'exposer au danger de la circulation.

L'autre point noir de la ville est l'entrée ouest et concerne la voie qui donne sur les locaux (100 locaux du président) très choisie, aujourd'hui, par les commerces qui commencent à ouvrir, mettant la vie des citoyens en danger sur une route très fréquentée par les automobilistes qui l'empruntent, à une vitesse de plus de 60 km/h. Dans cette anarchie, on retrouve aussi, des vulcanisateurs, des électriciens autos, en plus d'une dizaine d'autres commerces et même l'arrêt de bus est squatté par « les taxis clandestins» obligeant bus et autocars à déverser les usagers, au milieu de la route. Heureusement que les accidents enregistrés, jusqu'à présent, restent sans trop de gravité. Citoyens et passagers occasionnels sont, ainsi excédés, par cette anarchie qui étouffe la ville mais encore plus par la passivité des responsables concernés qui affichent une indifférence totale, vis-à-vis de cette situation des plus pénalisantes. S'agissant d'une ville relais entre la capitale et l'est du pays, traversée par la plus longue RN5, il est plus que nécessaire de réfléchir à la conception d'un plan de circulation répondant à des besoins nouveaux, en matière de circulation, surtout qu'avec la réception de la nouvelle gare ferroviaire, en 2016, et l'augmentation, selon des spécialistes, du nombre d'usagers grâce aux lignes reliant Thenia à Tizi ouzou et Thenia Bordj Bou Arrerridj et dans la perspective d'une nouvelle liaison vers El affroun ( Ouest) présenté, lors, du dernier passage du ministre des Transports, la réalisation de parkings tout autour du centre-ville demeure une solution incontournable pour désengorger la ville et libérer, à coup sûr, l'espace en créant de la richesse, comme souhaité par Mme Zerhouni le wali de Boumerdès, lors de sa rencontre avec les journalistes locaux.