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Le CNES passe à l'offensive : Trois jours de grève à l'Université

par Moncef Wafi

Réuni, le 10 avril, à Alger, le Conseil national des enseignants du Supérieur (CNES) a appelé à une grève de trois jours, à l'Université, à partir de demain.

Un arrêt de travail, en préambule à un mouvement de protestation ouvert, si la tutelle «persiste dans son obstination» à refuser les demandes «légitimes» des enseignants universitaires. Le communiqué du CNES ne laisse aucune équivoque quant aux intentions des enseignants qui rejettent, catégoriquement, le nouveau statut de l'enseignant-chercheur, considéré comme «une régression», par rapport au texte en vigueur. Le Conseil souligne, ainsi, sa «grande déception» de voir le ministère maintenir le décret exécutif n°130-08, du 3 mai 2008, relatif au statut de l'enseignant-chercheur.

Le communiqué regrette l'absence de dialogue avec le ministère de l'Enseignement supérieur qu'ils accusent d'avoir tourné le dos aux revendications des enseignants. Parmi la plate-forme revendicatrice du CNES, on retrouve les exigences socioprofessionnelles comme la question de la revalorisation salariale «afin de garantir à l'enseignant universitaire un revenu digne de son rang» ou encore le dossier du logement et sa prise en charge «effective».

Contacté par ?Le Quotidien d'Oran', Azzi Abdelmalek, le chargé de l'information du CNES est revenu sur la revendication des enseignants du Supérieur de débureaucratiser l'Université, en expliquant qu'il est temps que la désignation des responsables pédagogiques, à l'université, se fasse sur la base des compétences et non plus sur l'autel du clientélisme et des intérêts. «On demande un minimum de transparence dans ces désignations, à limiter les mandats, par exemple», dira-t-il. Toujours à ce propos, il souligne cette longévité des responsables à leurs postes ce qui nuit à la bonne gestion des universités. «On ne va pas jusqu'à exiger que les doyens soient élus, mais on demande à améliorer le système en place», ajoutera notre interlocuteur. Quant à la révision du système LMD et ses «conséquences néfastes sur l'Enseignement universitaire» comme rapporté par le même communiqué, M. Azzi affirme qu'il est plus que nécessaire de «faire une évaluation correcte et objective du LMD et corriger ce qu'il y a lieu de corriger». Rappelons que ce système, tant décrié, a été au centre de nombreux débrayages d'étudiants de différents instituts. Le chargé de l'information du CNES estime, également, qu'«on ne peut pas gérer le LMD, avec d'anciens textes et qu'il serait plus judicieux de les mettre à jour». Interrogé sur le phénomène du plagiat qui jette un peu plus de discrédit sur l'Université algérienne, il répondra que le sujet n'a pas été abordé par le CNES, n'étant pas à l'ordre du jour.

Le CNES, par ailleurs, laisse ouverte la session de son conseil national pour décider des suites à donner à son mouvement de protestation en se réunissant, le 18 avril prochain.