La souffrance des
habitants de la cité Benzekri (ex- Terrasse), dans un environnement des plus
insalubres en l'absence du respect de la plus minime condition d'hygiène, dure
depuis dix ans. La cave située au-dessous de ces trois blocs de 14 étages
chacun, est inondée par les eaux qui s'infiltrent par les canalisations
détériorées du réseau d'alimentation en eau potable et se mélangent, donc, à
l'eau qui coule des robinets. L'égout du réseau d'évacuation des eaux usées qui
devrait servir de déversoir à ces dernières étant constamment bouché.
La situation est
d'autant plus critique du fait que le trottoir qui longe le portail métallique
de l'entrée de la cave est inondé lui aussi par les eaux usées, ce qui met en
danger la santé non seulement des riverains mais aussi des passants. «On s'est
toujours plaint à l'OPGI, à l'APC aussi, ils ont ramené des camions et ont
pompé les eaux stagnantes, mais n'ont pas refait les canalisations défectueuses»,
s'insurge M. Salim Mahdjoub, un habitant du rez-de-chaussée du premier bloc. «
Le travail n'étant pas fait selon les règles, on s'est plaint, donc, de
nouveau. Des sous-traitants sont venus et ont refait les travaux mais la
situation ne s'est guère améliorée et l'égout est toujours bouché», poursuivra
t-il. Toutes les opérations entreprises se sont avérées d'aucune efficacité,
affirment d'autres habitants, à l'instar d'un jeune homme qui a tenu à nous
faire voir l'état complètement délabré du troisième bloc. «Les eaux usées des
trois blocs ne trouvant pas d'exutoire reviennent pour se déverser dans la cave
mettant en danger la santé de pas moins de 80 familles», souffle-t-il. «Ces
quatre dernières années, la situation s'est aggravée, le fils d'un de mes
voisins a failli mourir, il a bu l'eau du robinet, il a gardé le lit pendant
toute une semaine», poursuit M. Mahdjoub. Et une dame de préciser :«on ne
consomme pas l'eau du robinet et on ne l'utilise pas non plus pour cuisiner,
vous imaginez un peu les dépenses ? On craint l'été et c'est bientôt ramadhan,
les sanitaires ont même débordé chez les voisins du quatrième étage. Cette
insalubrité a favorisé aussi la prolifération de rats, on doit prendre toutes
nos précautions en sortant ou en rentrant la nuit car on risque d'inviter un
rat chez nous». «Aller aux sanitaires ?» Cela demande beaucoup de courage, on
entend clairement le bruit fait par ces rongeurs», se lamente un autre
habitant. «Ils auraient traité contre les moustiques, en plein hiver et alors
que la neige tombe, personne ne nous croirait peut-être, mais nous souffrons de
piqûres de moustiques, quatre appareils sont branchés chez moi et gare à vous
si vous négligez de remplacer les pastilles consommées», poursuivra-t-il. A la
cité «Terrasse» qui était selon ses habitants un fabuleux quartier et ou il
était interdit de se garer, on ne peut même pas ouvrir ses fenêtres et aérer
son appartements maintenant, l'odeur parvient jusqu'aux étages supérieurs
tellement elle est forte. Le secteur urbain de la cité Belle Vue et le siège de
l'OPGI, soulignent les habitants, se trouvent juste à côté.