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Cap Falcon (Aïn El-Turck) : La ZET envahie par des constructions illicites

par Rachid Boutlélis



Jadis considérée comme l'une des plus belles du bassin méditerranéen, la zone d'extension touristique (ZET) par excellence, englobant le village côtier de Cap Falcon, les lieudits La Madrague et Pain de Sucre, est malheureusement tombée en décrépitude à la faveur d'une nuée de constructions et d'extensions illicites. En effet, selon le constat établi sur le terrain, qui choque le regard du plus imperturbable, la zone en question a été désormais réduite comme peau de chagrin et ce, avec un envahissement de masures, essentiellement construites en parpaing et en tôle ondulée, qui ne cessent de pousser comme des champignons.

Des regroupements de baraques hideuses s'étendent à proximité du château d'eau de Cap Falcon, en contrebas de son prestigieux phare, à proximité de l'auberge des jeunes de La Madrague et sur une superficie longeant l'autre côté de la crique de Pain de Sucre. Dans ces lieux, le phénomène prend une ampleur ascendante au fil des jours, devant la complaisance des uns et l'indifférence des autres. Rien n'incite à un quelconque investissement dans le cadre de la promotion du tourisme, qui bat pitoyablement de l'aile, dans cette zone située dans la daïra d'Aïn El-Turck. Il importe de noter dans ce volet très sensible qu'en l'absence d'un sens de créativité et d'initiative, la zone d'extension touristique dudit village, se morfond dans la désolation la plus totale.

Avec le temps, elle s'est transformée dans certains endroits en un lieu privilégié de déversement de déblais et autres déchets de matériaux de construction. Les bidonvilles sont même nés à proximité de sa façade maritime qui offre au regard contemplatif en violente contradiction à la déchéance du paysage des alentours, une vue splendide à couper le souffle. Renfermant d'énormes potentialités touristiques, cette ZET qui devait en principe être exploitée à bon escient se retrouve finalement livrée aux mignardises de la nature et aux actes contraires à la loi dans l'indifférence la plus totale. Pourtant rien ne prédisait ce déclin, un peu plus de trois décennies auparavant, lors du classement de cette ZET, avec à la clé un fabuleux projet de complexes touristiques, qui a été malheureusement renvoyé depuis aux calendes grecques pour des raisons occultes.

La concrétisation de ces projets aurait certainement et grandement contribué à l'essor de l'un des principaux poumons économiques de cette région côtière. Notons dans ce même ordre d'idées qu'un peu plus de deux années plus tôt, il a été question de la réalisation d'un port de plaisance à la crique de La Madrague où est répertorié un nombre indéterminé de baraques. Toutefois, aucune étude, prélude à sa réalisation, n'a encore été entamée, depuis cette annonce.

Ce projet risque probablement de connaitre un sort similaire à ceux qui étaient prévus dans cette ZET une trentaine d'années auparavant. La grande opération d'aménagement urbain ayant ciblé le boulevard des Dunes, à mi-chemin de Cap Falcon ainsi que l'éradication de la décharge sauvage, a suscité l'espoir chez nombre de riverains qui s'attendaient à un déclic à même de provoquer enfin une action visant à une véritable prise en charge de cette ZET.

Leur espoir s'est rapidement estompé avant de disparaître avec la multiplication des constructions illicites dans la zone en question. Lors d'un entretien accordé au Quotidien d'Oran à ce sujet, le chef de daïra, qui a fait, depuis son installation, la lutte contre le phénomène des constructions illicites son cheval de bataille, a regretté le fait «d'avoir hérité d'une situation complexe et nullement enviable dans ce registre».