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Réalisme ivoirien, faillite de la défense algérienne

par Adjal Lahouari

Bien avant le match, Gourcuff était conscient que ses poulains devaient s'adapter à ce nouvel adversaire dont les caractéristiques étaient différentes de celles des équipes rencontrées lors de la phase de poule. «C'est l'équipe la plus dangereuse», avait-il reconnu plusieurs jours auparavant. Si le coach breton misait sur la lenteur de réaction des défenseurs ivoiriens, en revanche, il redoutait leurs atouts offensifs avec, pratiquement, trois finisseurs comme Bony, Gradel et Gervinho. Sur le plan tactique, Gourcuff ne se fiait pas trop à l'organisation de départ des Ivoiriens, à savoir le 3-5-2. Il savait que son homologue Hervé Renard redoutait, lui aussi, le secteur offensif des Verts. En conséquence, les observateurs ne furent pas étonnés outre mesure de voir un rideau de quatre défenseurs devant lesquels s'est positionné Yaya Touré, la véritable plaque tournante de l'équipe. A l'avant, Bony s'est posté en pivot au profit de ses coéquipiers Gradel et Gervinho. Cependant, Gourcuff aura constaté qu'avec ce schéma, l'équipe ivoirienne était, pratiquement, regroupée dans son périmètre en raison de la bonne entame des Algériens qui monopolisèrent le ballon durant un quart d'heure. Il y a lieu de préciser que les Ivoiriens eurent recours aux fautes et nous en avons compté une quinzaine. C'est ce qui explique, en partie, l'échec des tentatives des Fennecs qui auraient dû exploiter leur supériorité lors de cette période. Par la suite, les coéquipiers de Gervinho réagirent et mirent à profit la passivité de l'axe central pour inscrire un but alors que la défense algérienne avait misé sur le hors-jeu. En première mi-temps, Gourcuff a analysé l'organisation des «Eléphants», et le match s'est animé, les joueurs algériens appuyant sur la cadence. Ils furent récompensés pour leurs efforts par une égalisation méritée au terme d'une action collective rondement menée et parachevée par Soudani.

Les Ivoiriens accusèrent le coup et subirent la domination algérienne, ne procédant que par des contres. Hélas, et encore une fois, la défense des Verts a failli dans le marquage, laissant Bony reprendre de la tête et redonnant l'avantage à son équipe. C'était, de loin, immérité au vu de la supériorité des Verts.

C'est alors que Gourcuff a décidé de procéder à des changements en lançant dans le bain Slimani et Belfodil, des joueurs à même de répondre à l'impact physique des hommes d'Hervé Renard et, également, pour apporter de la fraîcheur, sachant que les Fennecs, hasard du calendrier du tournoi, avaient bénéficié d'une journée de repos de plus que leurs adversaires.

La suite fut une domination constante avec uns flopée d'occasions gâchées par nos représentants, les Ivoiriens ajoutant un troisième but. Hélas, la réaction algérienne s'avéra tardive, les Ivoiriens arrachant une qualification qui aurait dû revenir aux Algériens au vu du jeu développé et des occasions. C'est la dure loi du football, le dernier mot revenant au plus réaliste.