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Suite à l'apparition de cas d'Ebola en Europe : Le CHU d'Oran en alerte

par Salah C.

Une demi-journée d'information sur l'hémorragie Ebola a été organisée jeudi au CHU d'Oran sur initiative du service d'épidémiologie du même établissement. La rencontre destinée aux chefs de services a été l'occasion pour les intervenants de faire d'une part un état des lieux sur l'évolution de la maladie dans les 4 pays africains touchés et de l'autre débattre des conditions à réunir pour faire face à toute éventualité. En guise d'introduction au débat, le Pr Ahmed Fouatih a mis en relief l'objectif de la rencontre qui est de s'informer sur ces maladies émergentes ou ré-émergentes du fait que le risque zéro n'existe pas. Le directeur du CHU, quant à lui, ira dans le même sens en rappelant que l'Algérie n'est pas à l'abri de ce virus avec des populations qui arrivent des régions touchées et qu'il est nécessaire de préciser qu'il «n'y a aucun contrôle sur ces mouvements de flux humains».

Ceci dit, le CHU est amené à prendre les dispositions adéquates pour parer à toute suspicion et qu'actuellement l'établissement se prépare en lançant des formations à l'instar de l'envoi du Pr Mouffok dans un établissement étranger pour mieux cerner la pathologie ainsi que toutes les conditions matérielles alors que sur le plan humain, les compétences existent. Le CHUO est en alerte maximale, devait souligner le premier gestionnaire de l'hôpital. Quant au Pr Berrabah, le président du conseil scientifique, il mettra en relief le caractère multidisciplinaire de la pathologie en question et qui interpelle l'ensemble des spécialistes, en déplorant au passage le fait que des concernés n'ont pas participé à la rencontre. Enfin, le doyen de la faculté de médecine soulignera la nécessité de ne pas tomber dans l'alarmisme, mais de démystifier cette pathologie et d'étendre cette sensibilisation au niveau de l'ensemble des structures de santé de la wilaya.

Dans une longue présentation du virus d'Ebola et de sa propagation, le Pr Mouffok a insisté sur une meilleure connaissance de la maladie qui demeure relativement nouvelle étant donné que son avènement date de 1976 en République démocratique du Congo et dont le taux de mortalité enregistré à l'époque a atteint 90%. Actuellement, le virus est virulent d'où l'important nombre de décès en raison de plusieurs facteurs d'échec dans les 4 pays africains touchés et ce aussi bien en zones urbaines que rurales. Le risque s'est étendu ailleurs vu que deux cas ont été signalés aux USA et certains pays européens dont la France et l'Espagne, des pays très proches d'Algérie. La difficulté réside dans la méconnaissance des symptômes et peut même être associé à d'autres maladies. Contrairement à d'autres maladies, la durée d'incubation du virus Ebola est relativement longue et se situerait entre 3 et 21 jours, d'où la difficulté de la prise en charge du cas suspect. Pour l'heure et sans tomber dans la psychose, comme devait le rappeler le Pr Ahmed Fouatih, le plus important est de rester vigilant en entreprenant une vaste campagne d'information et de sensibilisation en direction de tous les secteurs concernés ainsi que l'ensemble des établissements de santé de la région, vu que le CHUO demeure à vocation régionale.