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Transport: Hausse de tarifs, vrais et faux taxis

par A. Mallem

Hier, à la fin des fêtes de l'Aïd El-Fitr, pendant lesquelles les citoyens ont été obligés de se déplacer pour des visites familiales, de nombreuses réclamations et dénonciations ont été soulevées par des usagers, victimes d'augmentations intempestives des tarifs des courses opérées par des taxieurs «réguliers».

Le phénomène a été signalé sur plusieurs lignes, notamment sur celle desservant la nouvelle ville Ali Mendjeli et le centre-ville de Constantine. Les augmentations, parfois abusives, ont varié de 10 à 40 DA, selon les plaignants. «Cela devient intolérable car la chose se produit, à chaque fête. Et les taxieurs coupables de cette digression aux tarifs officiels ne sont jamais inquiétés, parce qu'il n'y a pas de contrôle», a protesté, hier, un usager indigné qui fait, régulièrement, la ligne Ali Mendjeli-Constantine.

Ce fonctionnaire qui rejoignait son poste de travail, dans une administration de la ville, a été contraint par le taxieur de payer sa place à 100 DA au lieu des 60 représentant le tarif officiel et par place, en cours depuis des années. Rencontrés à la station du terminal de taxis de l'avenue Aouati Mostefa, d'autres usagers ont confirmé l'augmentation opérée, unilatéralement, par les taxieurs durant ces journées de fête.

Interrogé aussitôt par nos soins, M.Ali Bouadi, secrétaire général du syndicat local des taxieurs de l'Union nationale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), a commencé par réfuter, catégoriquement, les augmentations en question en disant que les ?taxieurs', opérant sous l'égide de son organisation, n'ont, à aucun moment, dérogé aux tarifs officiels.

«Si des cas pareils se sont produits, effectivement, pourquoi les victimes n'ont-elles pas adressé des plaintes écrites aux autorités concernées, en indiquant les numéros et l'immatriculation des taxieurs coupables ?», a-t-il rétorqué, en jugeant, que le silence des usagers, victimes de telles escroqueries, ne peut qu'encourager la fraude. Ce sont les mêmes dénégations faites par le responsable du bureau de wilaya de l'autre syndicat : l'Union nationale du transport par taxis (UNACT) qui prend, en charge, plusieurs lignes desservant les quartiers nord et nord-est de la ville.

Sur ces lignes aussi, de nombreux usagers se sont plaints, ces derniers jours, d'une augmentation des tarifs opérée par les taxieurs réguliers. «Sur la ligne CHU-centre-ville, les ?taxieurs' appliquent maintenant un tarif de 30 DA au lieu des 20 habituels», nous a assuré, hier un usager. D'autres, ont confirmé que les taxieurs faisant la ligne centre-ville-Daksi se sont entendus pour exiger 40 DA, la place au lieu des 30 indiqués par le tarif officiel. Sur la ligne de Sidi Mabrouk supérieur également, et ainsi de suite. Ces augmentations intempestives et non officielles ont été dénoncées par M. Mahcène, secrétaire général du bureau de wilaya de l'UNACT, mais ce dernier les a mis sur le compte de «faux taxis». Et de déclarer ensuite que «la moitié des taxis qui opèrent sur ces lignes sont des faux». En l'absence de tout contrôle, a-t-il dit, les faux taxis qui portent, ostensiblement un numéro peint sur les portières et des plaques sur le toit, ont poussé comme des champignons». Il, a assuré ensuite que les taxieurs structurés au sein de son syndicat respectent, scrupuleusement, les tarifs officiels qu'ils affichent à l'intérieur de leurs véhicules, à la portée des usagers. Et ces tarifs sont fixés selon les zones et le kilométrage à parcourir. Pour ce syndicaliste, il est, tout à fait, exclu que ses adhérents puissent opérer, unilatéralement, un relèvement des tarifs. Et de demander, lui aussi, aux citoyens victimes de ce genre d'arnaque de faire preuve de courage et dénoncer, officiellement, ces dépassements.