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MARSAT BEN M'HIDI : Le «Dubaï Marina» verra-t-il le jour à Bider ?

par Khaled Boumediene

La wilaya de Tlemcen parviendra-t-elle enfin à se doter d'une nouvelle ville côtière à Bider (située à l'extrême nord-ouest de l'Algérie sur le littoral méditerranéen, près de Marsat Ben M'hidi). Le projet d'une superficie de 5 millions de mètres carrés, annoncé en grande pompe en 2007 par l'ex-wali de Tlemcen, Nouri Abdelouaheb (aujourd'hui ministre de l'Agriculture et du Développement rural), qui avait été confié à un bureau d'études étranger dirigé par le célèbre architecte, Roger Talibert (principal concepteur des grands projets de tourisme des pays du Golfe), est dans les cartons de la wilaya et de la direction du tourisme depuis plusieurs années et pourrait bien y rester. Selon le dossier technique et maquettes de ce projet, qualifié par les spécialistes de futur ?'Eldorado'' du tourisme balnéaire dans tout le pays, il s'agit de créer un grand village touristique style ?'Dubaï Marina'', où mouillent yachts, voiliers, bases nautiques... pouvant rivaliser avec la ville côtière marocaine de Saïdia. Ce projet d'envergure prévoit la construction d'hôtels de haut standing, des complexes touristiques de classe, des villas, des appartements, des résidences et des villages touristiques, des centres commerciaux, des lacs artificiels, des parcours de golf, un aqua-parc, un centre de thalassothérapie, un palais des congrès, une clinique et des équipements sportifs (piscines, stade de football, athlétisme, courts de tennis) et autres structures importantes pour un cadre de vie agréable. Il faut dire que le cadre naturel de Bider, qui correspond à une vaste plaine côtière plane et de faible altitude (1 à 5 m au-dessus du niveau marin), large de 6 km pour 20 km de long, est un site idéal pour l'implantation de cette grande future cité touristique, à l'Ouest algérien. ?'C'est un projet dont le montage financier se fera sous forme de concessions à des opérateurs nationaux et étrangers, notamment ceux des pays du Golfe et d'Espagne, dont le dossier technique est bouclé. Mais il pourrait peut-être ne pas voir le jour, en tout cas prochainement. Puisque le projet n'a pas été relancé ou inscrit au niveau central'', a révélé un cadre de la direction du tourisme de Tlemcen à notre journal. Rappelons, dans ce contexte, que l'ex-ministre de l'Environnement et du Tourisme, s'est engagé devant la presse à prendre le dossier en main, lors de sa visite de travail et d'inspection effectuée, en février 2010, dans la wilaya de Tlemcen. De nombreux concitoyens s'interrogent sérieusement, aujourd'hui, sur le sort de ce projet fabuleux laissé aux calendes grecques, et souhaitent sa validation officielle par la nouvelle ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Noria Yamina Zerhouni (originaire de la région), d'autant qu'une route côtière reliant Ghazaouet à Marsat Ben M'Hidi est en cours de réalisation. De même, des travaux ont été lancés pour le dédoublement de la route reliant Maghnia à Marsat Ben M'hidi, ce qui facilitera la fluidité de la circulation et améliorera davantage l'accès à Bider. Malgré tout, les Tlemcéniens ne veulent pas sombrer dans le pessimisme et fondent un grand espoir sur la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, qui connaît parfaitement cette région aux atouts touristiques et artistiques indéniables. ?'Nous souhaitons une visite très proche de la ministre Noria Yamina Zerhouni dans notre wilaya, pour relancer ce grand projet et s'enquérir de près du dossier resté en sommeil depuis 2007. On a du retard dans ce domaine par rapport à nos voisins marocains et tunisiens. Eux, ils sont très en avance'', a souligné un habitant de Nedroma. D'ici à peine une semaine (tout juste après l'Aïd El-Fitr), la plage de Marsat Ben M'hidi (appelée communément Port Say), qui est composée de trois plages d'une beauté édénique (Moscarda 1 et 2 et la plage de la ville), accueillera un grand rush de visiteurs (environ 5 millions d'estivants). Malgré les projets de développement dont a bénéficié cette localité, au cours de ces dernières années, il en demeure que Marsat Ben M'hidi ne peut contenir, aujourd'hui, cette marée humaine qui augmente d'année en année.