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TIARET: Des quartiers sans eau ni éclairage public

par El-Houari Dilmi

Alors que le mois de tous les tracas n'est qu'à son deuxième jour, voilà que les Tiarétiens, assommés par le jeûne, se retrouvent confrontés à d'autres soucis dont ils auraient bien voulu se passer. En effet, l'eau, cette denrée ô combien indispensable pour la ménagère en plein ramadhan, se met à manquer cruellement, sans que l'ADE fournisse la moindre explication à cette « mise à sec ». Dans plusieurs quartiers de la partie méridionale de la ville, l'eau ne coule plus depuis plus de quatre jours. C'est le cas de la cité des «330 logements », la cité des parcs, ou encore la cité de la «Cadat». Des files entières d'enfants, jerricans et autres seaux en main, parcourent des centaines de mètres pour aller quérir le précieux liquide dans les puits et autres fontaines publiques.

«L'Algérienne des Eaux avait pourtant annoncé avec pompe que tous les barrages sont pleins à ras bord et que nous allions passer un été à l'aise en matière d'apprivoisement en eau», fulmine Khaled, un locataire d'une cité populaire près du musée du moudjahid. Si la situation persiste avec la chaleur qui étouffe la ville, le «ramadhan risque bien d'être des plus insipides», renchérit cette dame, des bouteilles d'eau minérale à la main. L'autre souci en ces longues veillées ramadhanesques est le manque d'éclairage public de nombreux quartiers. Dès la tombée de la nuit, le noir impose son voile hideux sur des cités plongées dans une pénombre totale. Pourtant, la commune a engagé des sommes importantes d'argent pour reprendre tout le réseau de l'éclairage public à l'intérieur de la ville, mais les « lampes de mauvaise qualité sautent tous les deux jours », affirme ce technicien de la Sonelgaz, dont l'entreprise est harcelée quotidiennement par des appels téléphoniques provenant de citoyens mécontents. Qui dit éclairage public dit sécurité en ce mois de piété où de nombreuses familles sortent prendre un peu d'air frais ou faire des chats, le retour de la lumière est plus souhaitée estime ce père de famille dont la fille mineure a été agressée le premier jour de ramadhan, en sortant acheter un sachet de lait chez l'épicier du coin.