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In Amenas : Les questions de Soltani

par M. Aziza

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjera Soltani, a estimé, hier, que l'intervention menée par l'Armée nationale populaire à Tiguentourine a été professionnelle si on la compare avec des interventions du genre dans des pays occidentaux.

Il dira : «Ce qui devait être fait a été fait par l'armée algérienne», appelant toutes les formations politiques et la société civile à dépasser les interrogations et les jugements. «Aujourd'hui, on doit se focaliser sur une seule question, sur comment une trentaine de terroristes, lourdement armés avec des véhicules visibles, ont pu accéder à l'intérieur de la plus importante base gazière de la région, si facilement ?» Le chef du MSP, qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti, réclame au nom de son parti une enquête sur la sécurité du complexe gazier. «Il faut situer les responsabilités et prononcer publiquement des sanctions», dira-t-il avant d'ajouter : «Certes, le président de la République a ordonné une enquête, mais ce qui nous intéresse, ce sont les résultats de cette enquête. On s'attend à ce qu'il y ait des responsables sanctionnés et comprendre la genèse de cette affaire».

Aboudjera Soltani a évoqué la baisse de vigilance de nos services de sécurité dans certaines situations importantes et leur excès de zèle dans des situations moins importantes. Pour illustrer ces propos, le chef du parti MSP a évoqué l'interdiction catégorique des services de sécurité à l'accès d'un bus qui avait à son bord des membres du parti MSP à Alger, lors le la visite de François Hollande en Algérie. Le chef du parti demande des explications et des éclaircissements en tant que parti politique algérien et en tant que citoyen algérien. «Je suis un officier réserviste, je suis prêt à rejoindre l'Armée nationale pour défendre nos territoires, mais j'ai besoin de comprendre ce qui se passe», a-t-il souligné, en regrettant le fait que les autorités supérieures n'associent pas les partis politiques dans ce genre de situations. «On veut comprendre pourquoi l'Algérie a changé de position si rapidement en prenant la décision d'ouvrir son ciel aux avions militaires français ?», dit-il. Et d'enchaîner : «Quelles sont les nouveautés ? Qu'ils nous expliquent, on a tout de même le droit d'être informés».

Ce qui déplaît, selon Aboudjera, est le fait que le peuple algérien soit informé par le ministre des Affaires étrangères français. Il a également critiqué le manque de communication. «On ne cherchait pas à connaître les détails de l'intervention militaire sur le site, mais au moins des informations dites mortes». Et d'ajouter : «On cherchait de l'information dans les médias étrangers, c'est absurde», estimant que la conférence de presse du 1er ministre Abedelmalek Sellal est arrivée très en retard, «5 jours après la prise d'otages, c'est un peu trop», a-t-il indiqué. Pour Aboudjera Soltani, le grand perdant dans cette attaque terroriste, ce sont les Touaregs. «Les autorités algériennes doivent prendre en charge leurs revendications, on doit dialoguer davantage avec eux et les protéger». Car selon Soltani, «nos frères Touaregs sont une feuille de résistance, une sorte de barrière à tous ceux qui transgressent nos frontières». Le président du parti MSP a annoncé la tenue, ce mercredi, d'une réunion regroupant les 14 partis politiques, ayant boycotté la visite de François Hollande en Algérie. Il sera question de débattre de l'intervention militaire française au Mali, l'attaque terrorise contre le complexe gazier d'In Amenas, et la guerre au Mali.