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LE QUOTIDIEN D'ORAN A 18 ANS

par M. Abdou Benabbou

Le QUOTIDIEN d'Oran se surprend à l'aube de ses dix huit ans, fêtés demain vendredi, au petit milieu d'événements fantasques annonciateurs d'une fin de monde que l'on n'attendait pas. Du moins la fin d'un monde tel que nous le connaissons.

Dix huit ans et l'âge adulte. Un parcours de vie plein dans un monde au coeur d' une effervescence presque illisible et dont on ne décèle les vagues qu'au travers des spasmes devenus trop répétitifs des peuples, pour que l'on comprenne enfin que c'est l'homme qui est en crise.

On a beau figer les qualificatifs sur tous les profonds et spectaculaires soubresauts que nous subissons ou que nous vivons, ou que nous observons, pour la plupart inattendus, et les turbulences qui assaillent aujourd'hui de partout la nature humaine, il faudra bien convenir que quelque chose d'important couve sous les pieds des peuples pour les contraindre à reconfigurer leur vision sur eux-mêmes et les astreindre à une autre manière de vivre.

Le besoin de changer le vocabulaire universel est là, pressant, exigeant de tous une autre manière de vivre et de cohabiter. Tous ces râles étourdissants que l'on entend depuis l'Afghanistan jusqu'au Japon et toutes les démonstrations de forces et de faiblesses humaines ne sont que des ratures qui lacèrent le vieux regard sur les horizons. La force des puissants et la faiblesse des impuissants continuent de se croiser pour témoigner d'un large et commun embarras.

Ici, là et là-bas, les lots d'étincelles aux répercussions planétaires, sous couvert de crise mondiale aux mille visages, ne sont que sommation pour une conversion inévitable quand les drames et la mal-vie n'épargnent aucun pays ou presque. Les prismes des intégrismes aux couleurs devenues de plus en plus vives et criardes et aux moules multiformes ne seraient en ce début de siècle que le manifeste d'une définitive incapacité de l'homme à se gérer prenant conscience que les recettes utilisées jusqu'ici sont définitivement inopérantes.

Dans cette apparente bourrasque annonciatrice de grandes déferlantes en cascade, au même titre que toute la presse, d'ici et d'ailleurs, Le QUOTIDIEN d'Oran est présent.