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Domaine forestier : Constructions illicites - retour à la case départ ?

par J. Boukraâ

Le détournement de terrains relevant du domaine forestier pour des constructions illicites prend des proportions inquiétantes à travers le territoire de la wilaya et en particulier à la sortie Ouest de la ville (Coca, Haï Bouamama, Rocher, Misserghin?).

Malgré les différentes opérations de démolition de constructions illicites, le nombre des familles qui s'implantent sur les lieux ne cesse de croître. Plus on démolit, plus d'autres arrivent. Moins de deux années après l'opération de démolition des constructions illicites érigées à «Coca», des dizaines de familles sont revenues s'installer de nouveau sur ce même terrain forestier en y installant de nouvelles baraques.

 Ici personne n'ignore les dessous de ce «trafic» à ciel ouvert organisé depuis des années autour de la vente et la revente des baraques implantées illicitement sur le domaine public. En effet, le nombre de cas d'atteinte au massif forestier a augmenté.

Ainsi, pas moins de 580 affaires de détournement du foncier forestier ont été enregistrées à Oran en 2011. La majorité des dossiers ont été transmis à la justice après plusieurs mises en demeure.

Les infractions relevées par les services concernent l'exploitation illégale des terrains forestiers et la réalisation de constructions illicites, notamment au niveau des montagnes et au niveau des communes côtières. De nombreux cas ont été enregistrés au lieudit Coca. Ainsi, près d'un millier de constructions illicites érigées sur le domaine forestier ont été démolies ces trois dernières années, notamment au niveau de la zone d'El-Hassi et sur les abords de la route menant vers la corniche supérieure. Les services de sécurité ont ouvert des enquêtes sur le détournement des terrains forestiers.

«Nous allons raser tous les bidonvilles construits sur des terrains forestiers. Et même si ces gens érigent des tours, nous allons les raser», avait averti le chef de l'exécutif.

Le wali d'Oran a promis l'éradication totale des bidonvilles qui défigurent le paysage de la capitale de l'Ouest avant la fin 2013. Selon un rapport établi par la commission de l'aménagement urbain et de l'équipement de l'assemblée populaire de la wilaya, 155 bidonvilles ont été recensés à travers les différentes communes de la wilaya.

Ces nouvelles statistiques fournies par la direction de la programmation et du suivi du budget (ex-direction de la planification et de l'aménagement du territoire DPAT) indiquent que 32 bidonvilles ont été recensés dans la commune d'Oran. En effet, entre 8.000 et 9.000 constructions illicites et maisons de fortune sont implantées au niveau de ces bidonvilles. Le plus grand nombre des constructions illicites a été recensé au niveau des communes de Sidi Chami, Es-Sénia et Haï Bouamama.

Selon des sources autorisées, il a été décidé de ne reloger que les familles recensées en 2007. Les autres occupants qui se sont installés au niveau des bidonvilles après 2007 ne sont pas concernés par les opérations de relogement. Cependant le nombre exact des familles recensées en 2007 et qui vont être relogées après éradication de leurs taudis n'a pas encore été arrêté.

Par ailleurs, pour non-respect de l'environnement et rejet de déchets dans des sites forestiers, 48 camions ont été mis en fourrière en 2011 pour une durée de trois mois. Selon des sources de la conservation des forêts de la wilaya d'Oran, pas moins de 173 dossiers ont été transférés à la justice pour atteinte au massif forestier.

Ainsi, notre source a dévoilé que les entreprises étatiques et privées activant dans les secteurs des travaux publics sont les principaux pollueurs. Il s'agit aussi des sociétés et des entreprises de production ou de services, qui ont procédé au rejet et à l'incinération de leurs déchets sans suivre les normes requises en la matière. Toutes sortes de déchets sont jetés dans la nature, à commencer par les matériaux de construction, le plastique, ainsi que d'autres produits toxiques.