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Plus d'observations italiennes sur le passeport algérien

par R. N.

Les dernières mesures imposées aux ressortissants algériens après un séjour en Italie sont en cours de révision, a annoncé, jeudi à Alger, Giulio Terzi Di Sant'Agata, le ministre italien des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse avec son homologue Mourad Medelci, au cours de laquelle ont été évoquées, outre la coopération bilatérale, des questions liées à la lutte antiterroriste et à la situation en Syrie. Medelci n'a pas écarté l'adhésion de l'Algérie «à la politique européenne rénovée de voisinage».

 «Le cachet n'est plus imposé sur le passeport (algérien, ndlr), mais un contrôle informel se fait par nos bureaux d'immigration à la sortie afin de vérifier les délais des séjours», a précisé le MAE italien, annonçant que son gouvernement «est en train de réviser ces procédures» après avoir constaté qu'il y a «des améliorations» en matière de respect du délai de séjour des ressortissants algériens visitant l'Italie. Depuis le début de l'année 2012, les services consulaires italiens imposent un cachet sur le passeport de tout ressortissant algérien qui quitte l'Italie. L'Algérie a demandé la levée de cette mesure qui «touche à l'intégrité du passeport et à la dignité» des citoyens algériens.

 En matière de coopération bilatérale entre les deux pays, le ministre italien des Affaires étrangères, M. Giulio Terzi Di Sant'Agata, a affirmé que les relations sont «très intenses». De son côté, Mourad Medelci a estimé que l'Algérie «n'est pas seulement un fournisseur d'énergie mais aussi une terre d'accueil pour les investissements européens et italiens», demandant à son hôte de «faire passer le message (à l'Union européenne)». Medelci affirme avoir trouvé en M. Di Sant'Agata la «compréhension pour les messages de soutien qu'il a pu passer en direction de l'UE concernant les questions qui restent en suspens», notamment le démantèlement tarifaire. «Il s'agit de permettre à l'Algérie de boucler la question du démantèlement tarifaire dans les prochaines semaines et de s'imprégner davantage de la politique européenne rénovée de voisinage et, pourquoi pas, en faire partie un jour», a-t-il dit.

17 PROJETS SERONT SIGNES LORS DU PROCHAIN SOMMET ALGERO-ITALIEN

 Après plusieurs rounds de négociations sur le démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association Algérie-UE, les deux parties ont convenu de se rencontrer pour un nouveau round durant ce mois de mars en Belgique. L'Algérie défend une liste de produits industriels qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire, notamment ceux de la sidérurgie, du textile, de l'électronique et des produits de l'industrie de l'automobile. Le chef de la diplomatie algérienne a également révélé jeudi que le 2e sommet algéro-italien, prévu en octobre ou en novembre prochain à Alger, verra la signature de 17 projets dans différents domaines, «touchant notamment les secteurs civils (dont l'énergie, l'agriculture et les transports) et militaires».

 Le ministre italien des Affaires étrangères était accompagné de hauts responsables de sociétés activant en Algérie dans les secteurs hors hydrocarbures. Selon M. Medelci, ces opérateurs «ont exprimé leur volonté non seulement de rester en Algérie, mais aussi de renforcer leur présence à travers la participation aux projets qui s'inscrivent dans le cadre du plan quinquennal et de l'investissement de manière permanente» en Algérie. Selon lui, l'une de ces sociétés, activant dans le domaine de la sidérurgie, est venue avec un «projet important» dans la région de Bellara (Jijel).

L'ITALIE «FERMEMENT» OPPOSEE AU PAIEMENT DE RANÇONS

 Sur un autre registre, le ministre italien des Affaires étrangères, M. Giulio Terzi Di Sant'Agata, a déclaré que son pays «est fermement opposé au paiement de rançons lors des prises d'otages, ce qui se traduit par un financement direct ou indirect de groupes terroristes ou de crimes organisés». L'Italie estime «nécessaire» d'engager une «coopération internationale efficace dans la gestion des questions concernant la prise d'otages par des groupes terroristes», a-t-il ajouté. Concernant le cas des deux ressortissantes italiennes enlevées dans le Sud, le ministre italien a souligné «l'exigence primaire» d'assurer la sécurité de ces deux personnes et de «coopérer» avec l'Algérie car, a-t-il dit, le sort de ces deux otages est suivi avec «pression» par le gouvernement et le peuple italiens. De son côté, M. Medelci a exprimé l'«espoir» de voir les deux ressortissantes enlevées récemment retrouver leurs familles respectives, rappelant à cet effet le cas des 14 marins algériens pris en otage par des pirates somaliens et libérés au terme d'une année de souffrance, en janvier dernier.

 Le dossier syrien a également était au menu des discussions entre les MAE algérien et italien. Mourad Medelci a exprimé le souhait de l'Algérie de voir les efforts déployés aux niveaux arabe et international aboutir à une «solution satisfaisante» à la question syrienne, soulignant qu'il y avait «des chances» pour que des aides humanitaires soient introduites en Syrie. Le chef de la diplomatie italienne a déclaré de son côté qu'»en ordonnant de fermer son ambassade à Damas, l'Italie a voulu adresser un message politique bien précis au régime syrien», appelant ce dernier à entamer un «vrai dialogue» avec l'opposition et à ouvrir des corridors pour l'acheminement d'aides humanitaires, «d'où l'importance d'adopter une résolution onusienne dans ce sens pour atténuer les souffrances du peuple syrien», a-t-il précisé.

 Evoquant la situation en Libye, M. Medelci a fait part de «la satisfaction» de l'Algérie quant au retour à la vie normale dans ce pays, «ce qui permettra à la Libye de demain de devenir un pays de liberté et unifié». Sur le même sujet, M. Giulio Terzi Di Sant'Agata a mis l'accent sur la nécessité de contribuer à la promotion du processus démocratique dans ce pays.