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Ils veulent une enquête sur la gestion du médicament: Débrayage des hospitalo-universitaires

par Mohamed Mehdi

Le Syndicat national des professeurs et docents en médecine (SNPDM) entamera, à partir d'aujourd'hui et pour une durée de trois jours, une grève nationale dans les CHU pour protester contre le manque de médicaments et la non-adoption du régime indemnitaire.

Réuni hier matin, le Conseil national du SNPDM a confirmé le recours au débrayage qui ne touchera que l'activité santé des hospitalo-universitaires et non pas le volet pédagogique, et qui se veut être une mise en garde au ministère de la Santé et aux autorités compétentes. «La grève est pour le moment prévue dans les CHU, pendant trois jours, mais ça pourrait changer si nous n'avons pas de réponses satisfaisantes», affirme le Pr Djidjeli, le secrétaire général du syndicat. Les hospitalo-universitaires évoquent «un manque crucial de médicaments et de consommables». «Nous faisons face à des pénuries cycliques de médicaments depuis plusieurs années», ajoute notre interlocuteur.

Les requêtes envoyées au ministère de la Santé ne semblent pas avoir donné de résultats. «Nous ne cessons d'alerter les autorités depuis l'époque du Dr Barkat sur ces pénuries cycliques de médicaments vitaux, et même depuis l'arrivée de M. Ould Abbas. Mais le manque de médicaments persiste. Il n'est pas normal qu'un pays qui importe pour plus de 2,5 milliards de dollars de médicaments par an rencontre ce genre de situations. La facture d'importation augmente continuellement alors que les pénuries se font de plus en plus persistantes. Il y a quelque chose qui cloche quelque part», dit-il encore.

«Promesses après promesses, et ne voyant rien venir, nous exigeons donc une commission d'enquête pour mettre au clair cette situation qui ne permet pas une prise en charge normale des malades. Les Algériens ont le droit de savoir où va cet argent dépensé pour l'importation des médicaments, alors que les malades sont obligés de ramener les médicaments dont ils ont besoin de l'étranger», affirme le Pr Djidjeli.

Le deuxième point relatif à cette grève concerne le régime indemnitaire des hospitalo-universitaires. «Cela fait trois ans que nous négocions un régime indemnitaire, mais rien n'a été concrétisé. Tout récemment, lorsqu'ils ont vu qu'on a déposé un préavis de grève, le ministère nous a fait des propositions qui sont complètement en décalage avec nos revendications».

A ce jour, pour aucune de ces deux doléances le SNPDM n'a reçu de réponse de la part du ministère de la Santé ni d'une autre autorité. Au troisième jour de la grève, des assemblées générales auront lieu dans l'ensemble des CHU du pays pour décider des suites à donner à ce mouvement.