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Débrayage annoncé des spécialistes de la santé

par M. Aziza

Après l'éducation nationale, c'est au tour du secteur de la santé d'observer un débrayage. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a appelé, par la voix de son secrétaire général, Mohamed Yousfi, à une grève illimitée à partir du 25 octobre prochain. Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, Mohamed Yousfi a justifié le recours à la grève par le fait que sa corporation n'a enregistré aucune avancée concernant l'accord signé le 20 mai dernier avec le ministère de la Santé.

Autrement dit, explique le SG du SNPSSP, les pouvoirs publics n'ont pas respecté leur engagement et aucune revendication sur les dix réclamées par les spécialistes de la santé n'a été jusque-là satisfaite. Mohamed Yousfi a précisé que la rupture du dialogue avec la tutelle date du mois de juin dernier. Les praticiens spécialistes de la santé publique reviennent donc à la charge avec les mêmes revendications que celles déjà posées. Ils réclament l'amendement du statut particulier afin de retenir les spécialistes de la santé dans le secteur public et stopper, de ce fait, l'hémorragie due à la fuite des spécialistes vers le privé et à l'étranger. Ils revendiquent, en outre, une révision du régime indemnitaire et la mise sur la table de négociations du dossier relatif au service civil. Les spécialistes de la santé publique revendiquent, par ailleurs, l'attribution d'un quota de logements de fonction, l'application de la carte sanitaire et la participation à la rédaction de la future loi sanitaire. Mohamed Yousfi a tenu à préciser que toutes ces revendications ont été déjà posées et négociées avec la tutelle le 20 mai dernier, «on demande tout simplement à notre tutelle et au gouvernement de respecter leurs engagements».

Dans un autre registre, le SG du SNPSSP, a dénoncé les ruptures fréquentes des médicaments dans les structures de santé publique et l'indisponibilité de certains médicaments sur le marché .Pour Mohamed Yousfi, il ne s'agit pas de ruptures occasionnelles, «il s'agit bien des ruptures régulières et très fréquentes qui empêchent les acteurs de la santé d'accomplir leur travail convenablement et qui pénalisent le malade».

Dr Yousfi reconnaît qu'il y a une grande dégradation du niveau des soins en raison du dysfonctionnement et de la grande instabilité dans le secteur .Yousfi a interpellé les hautes instances du pays à intervenir en urgence pour remédier à cette situation qui ne cesse de s'aggraver.