Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Syndicat des praticiens de la santé: La réaction du ministre de la Santé est «démesurée»

par M. Mehdi

« La réaction démesurée de la tutelle au contenu de la conférence de presse, décidée par le bureau national du SNPSP et animée par son porte-parole en date du 25 09 2011, suscite bien des interrogations au sein du collectif des praticiens de santé publique d'une part et au niveau du débat public d'autre part», lit-on dans une déclaration du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).

Le syndicat juge diffamatoire les propos de Djamel Ould Abbès. «A qui s'adresse Monsieur le ministre de la Santé en diffamant et de manière réitérée l'organisation syndicale SNPSP, agréée depuis 1991, de faire dans «la manipulation politicienne» et «d'obéir à des considérations autres que socioprofessionnelles» ?»

Pour rappel, dans une déclaration rapportée par l'APS, Ould Abbès a fait part de son «étonnement» des déclarations du SNPSP, lors de la conférence de presse de dimanche dernier, dans laquelle le syndicat avait fait état du «mutisme de la tutelle» et de la «fermeture des portes du dialogue». Selon la dépêche APS, le ministère a indiqué «s'inscrire en faux contre ces affirmations mensongères dénuées de tout fondement et procédant d'une mauvaise foi manifeste, dans la mesure où ce syndicat, à l'instar de l'ensemble des syndicats agréés activant dans le secteur, a été rendu destinataire, en date du 15 septembre dernier, d'un courrier officiel relatif au dialogue social». Le ministère estime que les déclarations du SNPSP «ne semblent pas obéir à des considérations strictement socioprofessionnelles en s'inscrivant à contresens de la volonté de dialogue», ajoute la dépêche APS.

Pour sa part, le SNPSP, dans sa déclaration d'hier, estime que l'activité du syndicat reste ancrée dans les revendications socioprofessionnelles des praticiens de la santé publique. Et que le SNPSP a eu à exprimer des «propositions d'ordre politique» dans le cadre seulement «de la commission présidentielle chargée des réformes politiques».

Par contre, «l'essentiel de la plate-forme des revendications, objet de la conférence de presse du 25 septembre 2011, est d'ordre socioprofessionnel et attend une prise en charge depuis le mois de novembre 2009 (bien avant l'installation de l'actuel ministre)».

Parmi ces revendications : «l'amendement du décret 09-393 du 24/11/2009 portant statut particulier des praticiens médicaux généralistes de santé publique», «l'application des articles 19 & 27 de ce même statut pour permettre dans le premier cas un passage automatique au 2ème grade pour les praticiens qui ont cumulé dix années d'ancienneté depuis le 1er janvier 2008 et pour le deuxième cas l'ouverture de postes pour le grade de praticien en Chef». S'adressant à Ould Abbès le SNPSP déclare : «Cette même plate-forme des revendications vous a été officiellement remise, Monsieur le ministre, en réunion de travail le 28 juin 2010 et une commission mixte, installée à cet effet par un arrêté ministériel a ratifié un accord négocié entre le ministère de la Santé et le SNPSP en date du 16 mars 2011. Un accord qui a entériné des négociations dont l'aboutissement n'arrive pas à prendre forme depuis». Le SNPSP affirme que «les dernières demandes d'audience adressées à Mr le ministre (mois de juin/juillet 2011) sont restées sans suites aucune». D'où l'appréhension du syndicat «de voir la nouvelle démarche proposée par le ministère de la Santé (remettre notre plate-forme au nouveau comité ad hoc qui serait installé le 06 10 2011)» pourrait signifier «un reniement pur et simple des engagements déjà pris envers les praticiens».

«Le SNPSP rappelle son droit à participer en tant que partenaire social représentatif et concerné par la politique nationale de la santé, à toute démarche entreprise par le ministère de tutelle dans le cadre des réformes engagées dans notre pays mais aussi partie prenante dans la situation de crise permanente dans laquelle se débat la condition d'exercice du praticien et la prise en charge du citoyen», conclut le communiqué des praticiens.