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Entreprises étrangères dans les hydrocarbures en Algérie

par Salem Ferdi

Nabors Industries condamnée, Petroceltic «déçu» par le débit d'Aïn TsilaLa compagnie Nabors Industries Ltd spécialisée dans le forage

de puits gaziers a annoncé mardi dernier qu'elle était sous le coup d'une perte pouvant aller jusqu'à 31 millions de dollars, après qu'un tribunal algérien eut jugé que la compagnie avait violé la réglementation algérienne en matière de contrôle des changes.

Une cour d'appel intermédiaire algérienne a confirmé un jugement de première instance qui établissait que Nabors avait violé l'obligation réglementaire selon laquelle les biens et services fournis localement doivent être payés en monnaie locale, a indiqué la compagnie. Nabors a décidé de faire appel de ce jugement et va porter l'affaire devant la Cour suprême algérienne. Selon Nabors, le conflit concerne les paiements effectués à Nabors par l'opérateur espagnol CEPSA pour des forages effectués en 2006. CEPSA avait réglé la compagnie américaine en deux tranches, l'une de 7,5 millions de dollars du contrat versés sur un compte offshore en devises étrangères, et l'autre de 3,2 millions de dollars payés en monnaie locale. «Nous avons fait appel de la décision basée sur notre interprétation de la loi en question qui ne s'applique qu'aux entreprises résidentes de droit algérien», a indiqué la compagnie dans une requête auprès de la US Securities and Exchange Commission (SEC, organisme de contrôle boursier).

Des débits au-dessus du niveau commercial

Sur un autre registre, des informations rapportées par la presse spécialisée font état d'une baisse des actions du groupe irlandais Petroceltic en raison d'une révision à la baisse des capacités du champ gazier d'Aïn Tsila où il opère en Algérie. Les analystes estiment que les débits du champ sont inférieurs aux attentes sans pour autant conseiller de vendre les actions. La banque d'affaires Merryl Linch estime que même si les tests de débits ne constituent pas une bonne nouvelle, ils restent au-dessus du niveau commercial exigé par le marché. La banque d'affaires estime que cela peut mener à des solutions alternatives mais qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions fermes. Ce seront les données cruciales sur la productivité du champ et ses caractéristiques qui décideront en fin de compte de la solution choisie.

En juillet dernier, Petroceltic avait annoncé que le puits AT-6, foré à une profondeur totale de 2 085 m sur le permis algérien d'Isarene (blocs 228 et 229a), avait mis au jour du gaz. Il s'agissait du troisième puits foré dans le cadre de la campagne d'évaluation en cours de la découverte gazière Aïn Tsila. «Les résultats préliminaires du puits AT-6 sont très encourageants et élargissent considérablement la zone prouvée du champ Aïn Tsila vers le Sud-Est », avait déclaré le patron de Petroceltic, Brian O'Cathain. Un mois plus tard, il est un peu moins optimiste mais continue à croire aux potentialités du champ. Tout en disant déçu par les débits qui ne répondent aux attentes de départ, Brian O'Cathain a noté que le «puits a atteint un débit commercial» et que d'importantes «données opérationnelles sur la conception future, le forage» pour le développement du champ d'Aïn Tsila ont été réunies. Il a relevé qu'il s'agissait du troisième des quatre puits testés qui donne des débits de gaz à des tarifs commerciaux. «Les activités de forages sont au maximum avec deux plateformes et une unité d'évaluation sans plateforme, nous attendons avec beaucoup d'intérêt les résultats des puits restants à forer au cours de cette campagne», a-t-il déclaré.