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Discorde autour du logement aidé

par A. Mallem

La nouvelle grille d'été de la radio régionale propose une série d'émissions sur les différentes formules du logement en cours et la première d'entre elles qui a été diffusée hier dimanche, a mis en débat la nouvelle formule du logement promotionnel aidé (LPA). Et le débat a montré, encore une fois, que la nouvelle formule instituée par la loi n°11-04 du 17 février 2011 ne fait pas l'unanimité et se trouve du reste très décriée par l'un des acteurs déterminants dans la réalisation du premier programme des 15.000 logements de ce type qui va être lancé dans la wilaya de Constantine. Il s'agit, on l'aura deviné, des promoteurs immobiliers qui avaient, dans leur ensemble, qualifié cette loi de « très répressive » à leur égard et ce, au cours d'une précédente rencontre organisée à Constantine au mois de mai dernier. Ils avaient même déclaré que la nouvelle législation n'est pas faite pour faciliter la réalisation des 2 millions 50.000 logements du programme du président de la République, dont la concrétisation est déjà compromise.

Et c'est les mêmes appréhensions qu'ont renouvelées deux promoteurs immobiliers, hier, au cours de l'émission. Ils ont contesté d'une façon particulière les dispositions du texte qui interdit au promoteur d'être en même temps réalisateur. « Mais le grand problème pour nous, a affirmé l'un d'eux, consiste dans le plafonnement du prix du logement limité à 280 millions de centimes. C'est un prix dépassé par le temps ! ». Le second promoteur, en l'occurrence M. Maghraoui, présenté comme le président de la confédération des promoteurs immobiliers, a ajouté « nous ne sommes pas contents de cette loi et nous l'avons proclamé au sein même du parlement avant que celle-ci ne soit adoptée et promulguée. Nous avions même, à l'époque, demandé l'amendement de 24 articles censés assurer les droit de l'acquéreur lesquels demeurent plutôt liés à des problèmes administratifs ». Selon ce promoteur, le retard des projets sous l'empire de l'ancienne formule du logement social participatif (LSP) n'est pas imputable au promoteur et il y a d'autres facteurs qui causent du retard : les enquêtes sur les bénéficiaires qui duraient plus de deux ans, les crédits aussi qui font que le souscripteur n'est prêt qu'au bout d'une période située entre 5 et 6 ans. Dans ces conditions, a-t-il dit, le promoteur est contraint de réajuster les prix car pendant ce temps, l'inflation aidant, les choses auront évolué. Ajoutez à cela les retards accusés dans la réalisation des réseaux primaire et secondaire et qu'on ne peut imputer au promoteur.

Pour toute réponse, le secrétaire général de la wilaya M. Aziz Benyoucef a jugé que la position des promoteurs relève de la rhétorique entre le vendeur et l'acquéreur et a rappelé la réponse apportée à cela par le représentant du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme lors de la rencontre du 9 juin dernier à Constantine, lequel avait affirmé que cette catégorie de logements est instituée pour les citoyens à revenus moyens.

Sur le plateau de l'émission, le représentant du wali, celui de la Dlep et celui de l'agence locale de la Caisse nationale du logement (CNL) ainsi que le chef de la daïra d'El Khroub, ont présenté la méthodologie retenue par les autorités de la wilaya pour résoudre le problème du logement en exposant les avantages du LPA par rapport à la formule précédente du LSP. Les citoyens concernés ont été nombreux à intervenir par téléphone en posant des questions sur les étapes à suivre, sur le devenir de leurs candidatures, sur les conditions d'accès à ce logement et les responsables sont intervenus, tour à tour, pour donner des explications en informant que des portes ouvertes seront organisées prochainement dans les communes pour expliquer au large public les textes de la loi sur le LPA ainsi que les avantages de la nouvelle formule.