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Augmentation des crimes commis par des mineurs

par J. Boukraâ

Une augmentation alarmante a été enregistrée sur le nombre des crimes commis par des mineurs des deux sexes en l'an 2010. Durant cette période et suite à la demande des juges des mineurs, la DAS a effectué 832 enquêtes sur des mineurs impliqués dans des délits et des crimes. La violence sur ascendants, les coups et blessures volontaires, le port d'armes prohibées et les stupéfiants viennent en tête de liste de ces affaires.

Face au fléau de la délinquance juvénile, la justice a fait beaucoup de démarches et a consacré d'énormes efforts pour essayer de juguler le phénomène. Le traitement judiciaire des mineurs délinquants obéit à des considérations sociales et psychologiques et justifie le droit spécifique applicable. Dans ce cadre et selon une source de la direction de l'action sociale (DAS), 131 enfants et adolescents impliqués dans diverses affaires de délinquance ont été placés et suivis par le service d'observation et d'éducation en milieu ouvert (SOEMO) de la wilaya d'Oran. Les mineurs concernés sont placés sous contrôle judicaire. Ce service d'observation et d'éducation en milieu ouvert joue un rôle important dans l'éducation, la protection et la réadaptation de jeunes mineurs délinquants ou en danger moral, affirme la même source.

Rien que pour le mois d'avril 2011, 88 mineurs ont été placés au niveau des centres de rééducation de la wilaya. Parmi ces mineurs, 36 garçons et 52 filles. Définir ce phénomène est une tâche difficile et arbitraire, vu la diversité des délits et le degré de leur gravité. C'est l'ensemble des infractions commises par des enfants et des jeunes de moins de 18 ans. Selon les spécialistes, «la délinquance juvénile doit être distinguée de la délinquance des adultes, dans la mesure où le jeune délinquant est une personnalité en formation et en cours de socialisation, alors que le délinquant adulte possède une personnalité déjà affirmée dans la société, donc moins susceptible de transformation».

A l'âge de l'adolescence, l'enfant passe par une période de vie très sensible où il est confronté à toutes les contradictions sociales du monde adulte qui représente un élément frustrant pour l'adolescent. Les causes de ces problèmes sont liées à la forte densité de la ville, le taux de chômage, l'échec scolaire, ainsi que par la prolifération des affaires criminelles où les mineurs sont impliqués, notamment les vols, les agressions et les affaires de mœurs. Selon la Gendarmerie nationale, le problème nécessite des mesures préventives, des mesures répressives ainsi que des mesures de suivi. Les mesures préventives se concrétisent dans la relation «quantitative et qualificative» entre l'enseignement, les organisations de jeunesse, l'assistance à la jeunesse et l'administration de la justice pénale pour constituer un maillon préventif de la chaîne de sécurité.

En ce qui concerne la participation des mineurs à la commission des infractions ayant une relation avec le crime organisé dans la contrebande et la commercialisation, la détention et l'usage des stupéfiants de différentes catégories, le phénomène a connu une propagation alarmante. C'est un phénomène qui existe beaucoup plus dans les villes frontalières. Les mineurs sont souvent utilisés par les contrebandiers pour faire passer des marchandises «d'une manière illicite». Selon la Gendarmerie nationale, ces mineurs sont recrutés pour éviter d'attirer l'attention des services de sécurité.