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Ould Abbas appelle les médecins résidents à reprendre le travail

par Salah C.

Les délégués des médecins résidents ont été invités hier à une rencontre avec les responsables des deux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur pour procéder à l'installation des trois commissions en charge des dossiers du service civil, du statut particulier de ce corps ainsi que des aspects pédagogiques. La rencontre prévue pour le début d'après-midi survient au moment où dans plusieurs établissements hospitaliers du pays, des sit-in régionaux avec la participation de plusieurs médecins concernés en provenance des wilayas de l'intérieur. Mais les protestataires, qui entament leur second mois après des grèves cycliques de trois jours, ont été surpris de la note adressée par la direction des ressources humaines du ministère de la Santé aux chefs d'établissements hospitaliers interdisant l'accès aux services pour tous les grévistes. C'est ce que nous a révélé Dr Remini, le délégué d'Oran, qui estime que cette mesure est une provocation, étant donné que tous les grévistes ont affiché depuis le début de leur mouvement de protestation leur disponibilité d'assurer régulièrement le service minimum. Pour notre interlocuteur, qui précise que ce problème survient au moment de l'entame d'un véritable dialogue et l'installation des trois commissions annoncées jeudi dernier par Djamel Ould Abbas.

 En clair, cette démarche vise à amener les grévistes à faire sortir leur action en dehors des enceintes hospitalières avec des risques de manipulation et de dérapage, alors qu'au départ et lors de la création du collectif autonome des médecins résidents, le caractère apolitique de cette représentation a été à maintes reprises réitéré. Rappelons que les grévistes avaient menacé il y a une semaine de recourir au boycott du service minimum avant de reporter leur échéance à 15 jours, une durée suffisante pour la prise de décisions allant dans le sens de la satisfaction des revendications avancées et dont l'abolition du service civil, imposé aux seuls spécialistes, est en soi une discrimination.

 Par ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbas, a invité hier les médecins résidents grévistes à reprendre le travail, qualifiant d'»illégale» la poursuite de leur mouvement. «Je trouve anormal qu'ils (médecins résidents) poursuivent leur grève, alors que nous nous sommes réunis (la semaine dernière) et mis en place trois commissions chargées d'étudier leurs revendications. Cette grève est injustifiable et totalement illégale», a déclaré M. Ould Abbas à la presse, à l'issue d'une rencontre avec des médecins spécialistes. Il a estimé, en outre, que les médecins résidents «devaient au moins attendre les conclusions des commissions prévues dans une semaine (...) et, dans le cas où ils ne seraient pas satisfaits, ils pourraient alors protester et faire la grève dans un cadre légal».

Le ministre a appelé, à cet effet, les grévistes à la «sagesse. Les médecins résidents avaient décidé mercredi dernier de poursuivre leur grève «illimitée», au lendemain d'une réunion avec le ministre de la Santé.