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36.000 tonnes de poudre de lait importées en 2010

par J. Boukraâ

Pour faire face au problème du manque de lait en sachet qui a touché l'année écoulée certaines communes de la wilaya, d'énormes quantités de poudre de lait ont été importées.

Ainsi, plus de 36 millions de kilos (36.000 tonnes) de poudre  de lait ont été importés en 2010. L'office national interprofessionnel du lait (ONIL) avait importé environ 11 millions de kilos de poudre pour les besoins des unités de transformation du lait de la wilaya. Durant la même période, 25,4 millions de kilos de poudre de lait ont été importés d'Irlande, de France et de Hollande via le port d'Oran, selon des sources de l'inspection vétérinaire, dont 13 millions de kilos de lait écrémé et 12,4 millions de lait non écrémé (26% de matière grasse). L'Algérie est considérée comme le plus gros acheteur de poudre de lait écrémé dans le monde. A ce sujet, il faut préciser que l'Algérie importe annuellement de grandes quantités de poudre de lait, pour un montant avoisinant les 3 milliards de dollars, que l'Onil distribue, depuis la crise alimentaire mondiale de 2008, à travers le système de quotas, ce qui a conduit à une tension sur le marché du lait en sachet qui est devenue récurrente. Depuis, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) est de nouveau pointé du doigt. Selon les propriétaires des laiteries privées, l'Onil, chargé de l'importation de la poudre et sa ventilation aux producteurs, ne les alimente pas suffisamment. Une situation qui les oblige à diminuer la production et qui est à l'origine de la crise du lait, selon eux. D'autres sources affirment, par ailleurs, que cette situation est due en général à l'utilisation de la poudre de lait distribuée par l'Office national interprofessionnel du lait dans la production d'autres produits laitiers au lieu de la fabrication du lait. La poudre de lait soutenue par l'Etat est utilisée par certains transformateurs dans la fabrication de petit-lait, des yaourts et d'autres produits laitiers, ce qui est contraire à la réglementation qui stipule que cette poudre doit être utilisée exclusivement dans la production de lait en sachet et qui doit être vendu à 25 dinars. D'autres quantités de poudre de lait sont simplement vendues en l'état sur le marché informel, soutiennent certains producteurs. Cependant, certains transformateurs ne respectent pas cette mesure, et, par conséquent, le lait manque sur le marché, et quand il est disponible, il est vendu à 30 dinars. Pis encore, certains transformateurs utilisent la malice pour faire plus des gains. Ces derniers produisent du lait d'une qualité très médiocre, car la quantité de poudre utilisée ne répond pas aux normes. Ainsi et vu le manque du lait en sachet, les familles se rabattent sur le lait en poudre dont le prix varie entre 120 et 140 dinars la boîte de 250 grammes. Le gouvernement avait décidé alors d'encourager l'intégration du lait cru dans le système de production pour réduire la facture mais cela ne semble pas avoir produit les résultats escomptés. Toutefois, la collecte de lait cru a connu une certaine amélioration à Oran, elle est passée de 16 millions de litres les années précédentes à 20 millions de litres en 2010. Cependant, elle n'a pas pu concurrencer le lait en poudre, d'où la crise. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime sera octroyée, en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur, aux collecteurs de lait cru. Des négociations avec le conseil interprofessionnel de la filière ont été entamées par le ministère de l'Agriculture afin de sensibiliser davantage les opérateurs du lait en poudre.