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Le coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat à Alger: Echange d'informations entre Algériens et Américains

par Yazid Alilat

La lutte antiterroriste, l'échange d'informations sur les réseaux terroristes en Algérie et dans la zone sahélienne seraient au menu de la première réunion, aujourd'hui à Alger, du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-américain dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes. Selon un communiqué, lors de cette réunion, Alger et Washington «doivent procéder, notamment, à une évaluation et à un échange d'analyses et d'informations sur l'évolution de la lutte antiterroriste dans les deux pays et sa projection sur leur environnement régional et international.» En clair, il s'agit surtout, pour les deux parties, d'échanger leurs analyse et expertise sur la menace que fait peser pour la région sahélienne les groupes d'Aqmi, qui y ont trouvé refuge. Et d'où ils mènent leurs opérations jusqu'à devenir une véritable gangrène pour toute la région, et au-delà dans les pays voisins, et même en Europe et aux Etats-Unis.

Les experts des deux pays auront également, selon le même communiqué, «l'opportunité de développer certaines questions débattues au sein des instances des Nations unies dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie mondiale de l'Onu de lutte contre le terrorisme.» Côté algérien, ce sera M. Kamel Rezag Bara, conseiller auprès du président de la République, et l'ambassadeur américain, M. Daniel Benjamin, coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat des Etats-Unis d'Amérique, qui coprésideront les travaux de la rencontre, qui sera sanctionnée par la signature d'un procès-verbal. Le groupe de contact bilatéral de coopération algéro-américain dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes est «à caractère informel», et a été mis en place pour structurer

le dialogue et la concertation entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique sur l'ensemble des questions liées à la lutte contre le terrorisme transnational. Il s'agit, en outre, pour ce mécanisme, de «dégager des modalités en vue d'approfondir la coopération bilatérale dans ses dimensions multiples, qu'elles soient politique, diplomatique, judiciaire, financière, opérationnelle et d'assistance technique». La tenue de cette réunion intervient après la visite à Alger, au mois de janvier dernier, du conseiller à la lutte antiterroriste du président Barack Obama. A Alger, il a surtout parlé de coordination des efforts des deux pays pour lutter contre le terrorisme, notamment dans la région du Sahel, mais également contre les réseaux dormants toujours présents aux Etats-Unis. Il a rencontré de hauts responsables algériens, dont le chef de la diplomatie et le chargé de la question des droits de l'homme auprès du Président Bouteflika, M. Rezag Bara.

En fait, le renforcement de la coopération sécuritaire entre Alger et Washington, outre les questions stratégiques liées au pétrole, obéit à cette logique simple que les Etats-Unis veulent plus que jamais reprendre pied, même au niveau économique, dans la sous-région sahélienne, riche en minerais et matières premières. Mais également pour détruire la menace d'Aqmi qui a prêté allégeance au pire ennemi des Etats-Unis: Ben Laden.