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Sous-traitance: Tout reste à faire

par Amine L.

Le président du Conseil national consultatif (CNC) de la PME-PMI, Zaïm Bensaci, a plaidé hier en faveur de l'organisation des états généraux de la sous-traitance. Une telle initiative devra être, selon lui, organisée sous le patronage du président de la République. M. Bensaci, qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne 3, a affirmé que la sous-traitance est dans un état embryonnaire en Algérie. «Le secteur de la sous-traitance doit être une priorité», dit-il, d'autant plus que le gouvernement escompte créer 200.000 PME au titre du plan quinquennal 2010-2014.

L'invité de la radio réclame «une stratégie de développement de la sous-traitance qui sera projetée à moyen et long terme». M. Bensaci défend le processus de la sous-traitance pour freiner «les importations débridées et massives». Pour lui, les grands donneurs d'ordre, ce sont des entreprises nationales qui doivent booster la création d'entreprises de sous-traitance. En Algérie, aucune statistique n'est disponible sur la sous-traitance. Un chiffre toutefois significatif: chaque année, les entreprises publiques importent pour une valeur de 7 milliards de dollars en pièces de rechange et en équipements. Ce pactole financier peut être largement injecté dans le tissu industriel local si l'on arrive à créer des entreprises de sous-traitance. M.Bensaci affirme que le recours à l'importation des pièces de rechange grève l'économie nationale. «Il faut freiner les importations tous azimuts des pièces de rechange qu'on pourrait produire grâce au développement de l'activité de la sous-traitance», plaide-t-il.

Pour lui, la sous-traitance doit être codifiée par un texte juridique, comme c'est le cas dans d'autres pays où la loi impose au donneur d'ordre de payer son sous-traitant dans un délai d'un mois. «Il faut identifier les filières qui ont besoin de recourir à la sous-traitance et à la co-traitance» pour créer la richesse et les emplois. M. Bensaci cite des exemples de filières à développer, à l'image de la mécanique (notamment l'automobile) et les services. «Un million d'informaticiens ont été formés en Algérie. Il faut bien faire travailler tous ces cadres en créant des entreprises de services informatiques sous-traitantes», dit-il. Et de soutenir que dans le secteur des énergies renouvelables, la fabrication des panneaux solaires est susceptible de favoriser la sous-traitance. Et d'affirmer que l'évaluation des résultats des gestionnaires des entreprises publiques doit aussi tenir compte de l'impact sur la réduction des importations et la création de sous-traitants. «Les grandes entreprises publiques peuvent de ce fait créer autour d'elles un tissu de PME à même de développer un réseau de sous-traitance», affirme M. Bensaci. Il est à signaler que 417 sous-traitants travaillent avec la Société nationale de véhicules industriels (SNVI).

Certains créneaux porteurs devront être investis tels que le secteur de l'énergie où l'importation de la pièce de rechange a nécessité la bagatelle somme de 4 milliards de dollars. Sur un tout autre volet, M. Bensaci a qualifié la dépénalisation de l'acte de gestion de «moment fort.» Enfin, l'invité de la radio n'a pas manqué de fustiger l'administration qui souvent met des bâtons dans les roues des entreprises.