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104 morts et un rescapé: Un Airbus s'écrase en Libye

par Yazid Alilat

Le crash mercredi à l'aéroport de Tripoli d'un A330-200 à l'atterrissage a fait 104 morts et un seul survivant, un enfant néerlandais de 8 ans. L'avion, appartenant à la compagnie libyenne Al Afriqiyah, s'est écrasé à 06h00 (04h00 GMT) à son atterrissage. Parmi les victimes, les 11 membres de l'équipage, tous de nationalité libyenne, selon une source aéroportuaire. L'avion assurait la liaison Johannesburg-Tripoli. La représentation sud-africaine de la compagnie a précisé que l'avion s'était écrasé «à un mètre de la piste». «L'avion a pris feu juste avant l'atterrissage», selon une source au sein des services de sécurité de l'aéroport. Il «a explosé à l'atterrissage et s'est totalement désintégré», a précisé une autre source au sein des services de sécurité libyens.

 Selon des témoins, l'appareil s'est entièrement disloqué et des milliers de débris étaient éparpillés sur une vaste zone, à 500 m environ du bout de la piste d'atterrissage. Pourtant, l'avion avait subi tous les contrôles de sécurité requis avant son départ de Johannesburg, a assuré l'entreprise chargée de gérer les affaires d'Al Afriqiyah en Afrique du Sud. «La compagnie avait un bon bilan en terme de sécurité», a souligné Charmaine Thomé, directrice pour l'Afrique australe du groupe allemand Aviareps, spécialisé dans le transport aérien et le tourisme.

 L'avion, un Airbus A330, «avait subi tous les contrôles de sécurité nécessaires avant de quitter Johannesburg», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse. La plupart des passagers étaient en transit en Libye: 42 allaient ensuite vers Düsseldorf en Allemagne, 32 vers Bruxelles, 7 vers Londres et un vers Paris, a indiqué Nicky Knapp, la porte-parole des Aéroports sud-africains (Acsa). Pour autant, les autorités libyennes évacuent toute hypothèse relative à un acte terroriste. «Nous écartons de manière définitive l'hypothèse que le crash soit le résultat d'un acte terroriste», a affirmé le ministre libyen des Transports, Mohamed Zidane, lors d'un point de presse. «Il y avait 104 personnes à bord, 93 passagers et onze membres d'équipage», a-t-il confirmé à la presse, ajoutant que «96 victimes avaient jusqu'ici été retrouvées». Quant au seul survivant, un garçon néerlandais de huit ans, il a été conduit dans un hôpital de Tripoli et «ses jours ne sont pas en danger», a souligné le ministre libyen, relevant que les nationalités des passagers seraient précisées «dans la journée».

A La Haye, la Fédération néerlandaise du tourisme (ANWB) a annoncé que 61 Néerlandais avaient été tués dans la catastrophe, confirmant qu'un enfant néerlandais avait survécu. Ce crash est l'accident le plus meurtrier depuis le 22 décembre 1992, selon le site de suivi de l'industrie aéronautique Aviation Safefy Network. Un Boeing 727 de la Libyan Arab Airlines s'était alors écrasé près de l'aéroport de Tripoli, faisant 157 tués. Afriqiyah Airways a été créée en avril 2001 avec un capital de 70 millions de dollars. Basée à Tripoli, elle a commencé par louer des avions Boeing pour desservir plusieurs capitales africaines, dont Khartoum, Niamey, Bamako et Ouagadougou. Elle dessert aujourd'hui plusieurs autres grandes villes africaines, dont Johannesburg, Le Caire, Abidjan et Accra mais également européennes (Londres, Paris, Amsterdam, Rome). La classe des Airbus A330 n'a connu jusqu'à présent qu'un accident majeur en exploitation commerciale: le crash d'un A330-200 d'Air France entre Rio et Paris le 1er juin dernier, qui a fait 228 morts. Les raisons de la catastrophe de ce vol - A447 - restent pour l'instant inconnues. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français, en charge de l'enquête technique, mène actuellement des recherches dans l'océan Atlantique afin de retrouver les enregistreurs de vol qui pourraient expliquer les causes de l'accident. Auparavant, la famille des Airbus A330 avait connu un seul autre accident mortel lors d'un vol d'essai mené par l'avionneur à Toulouse en 1994, qui avait fait sept morts.

Des enquêteurs de l'avionneur européen du bureau de la sécurité aérienne française doivent arriver en fin de journée à Tripoli pour déterminer les raisons exactes de ce crash, alors que les deux boîtes noires n'ont pas encore été retrouvées.