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Hamma-Bouziane : Rien ne va plus entre l'APC et les commerçants

par A. Mallem

Un différend judiciaire ayant pour fond le règlement d'arriérés des loyers en souffrance depuis 20 ans, oppose actuellement les commerçants des marchés El-Ghirane et du 17 Octobre, situés dans la ville de Hamma-Bouziane, et l'APC de cette localité.

 D'une part, l'APC affirme que le problème se trouve posé uniquement par une minorité de commerçants récalcitrants qui cherchent à se dérober au versement d'une première tranche de 40 % des arriérés de loyers exigé par la municipalité. Ces derniers mettant en avant leur situation sociale et les conditions de travail dans lesquelles ils ont été confinés par l'APC, menacent de déclencher une grève et de sortir dans la rue. M. Ledjissi vice-président chargé du patrimoine, explique que «le paiement des loyers des locaux commerciaux avait été suspendu en 2000, à cause d'un différend administratif survenu entre le président de l'APC et le receveur communal de l'époque. Mais à partir de l'année 2007, la présente législature a exigé des commerçants le règlement de 40 % des arriérés en un seul versement et le reste par versements mensuels selon un échéancier établi. Je pense que c'est une exigence raisonnable», a estimé ce responsable lequel a révélé que, depuis son application, cette mesure a généré des rentrées financières dans les caisses de la commune, durant les années 2008 et 2009, de l'ordre de 3 milliards de centimes car, selon lui, la majorité des 154 commerçants concernés se sont exécutés. Les récalcitrants, pas plus de 24, dira-t-il, ont été estés en justice après avoir été mis en demeure à deux reprises.

 Le responsable local de l'union des commerçants (UGCAA), M. Boudjadja, explique, quant à lui, que la majorité de ses collègues ne sont pas en mesure de s'acquitter des sommes demandées ( 30 à 40 millions chacun), d'autant plus que ces loyers ont été majorés d'une façon exagérée. «Ajoutons à cela que les nouveaux locaux qui nous ont été attribués il y a six mois, au marché du 17 Octobre, se sont avérés d'une rentabilité nulle : situés dans des endroits isolés, sans électricité, sans sécurité, constamment livrés aux pillages durant la nuit, ils sont boudés par la clientèle».

 A ce propos, rejetant les problèmes de la sécurité et de l'exiguïté des locaux qu'il a considérés sans fondement, et tout en admettant celui de l'isolement, le responsable du patrimoine de l'APC rétorque toutefois qu'en ce qui concerne la sécurité, et à l'instar de ce qui est en vigueur dans tous les marchés populaires de la wilaya, celle-ci est à la charge des commerçants.

 Aussi, la situation n'est pas meilleure dans l'autre marché de la ville situé dans le quartier El Ghirane. Selon M. Boudjadja, 32 commerçants activent dans ce marché et 50 % d'entre eux ont été estés en justice par l'APC pour le même motif. «Alors que là aussi, se pose le même problème de rentabilité des locaux et je dirais même que la situation s'est aggravée après que l'APC ait autorisé l'installation de commerce à l'étalage au beau milieu du marché. Par conséquent, et en tant que syndicat des commerçants, affirme notre interlocuteur, nous avons posé à maintes reprises ces problèmes à la mairie dont les responsables continuent, malheureusement, à opposer une fin de non recevoir». Il avertira à la fin que son organisation est en train de tout faire pour calmer les commerçants et les amener à temporiser dans l'espoir qu'un dialogue constructif puisse avoir lieu avec la municipalité pour aplanir tous les différends.