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Rue Larbi Ben M'hidi: Les arcades se refont une beauté

par El-Kébir A.

En vue de la seizième Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (LNG-16), qui doit se tenir à Oran du 18 au 21 avril prochain, le centre-ville oranais est devenu un vaste chantier.

Effectivement, les bouchées doubles sont mises ces dernières semaines afin que d'ici à la date butoir, Oran ait un nouveau visage, plus reluisant.

 Et parmi les travaux «balèzes» lancés tous azimuts, il y en a un qui attire une attention toute particulière : celui de la réhabilitation des arcades.

 Voici en effet belle lurette que ces fameuses arcades, qui ont fait jadis la fierté de la ville, ont été pour le moins délaissées. Débutant à l'angle du boulevard de Tripoli, les arcades longent une bonne partie de la rue Larbi Ben M'hidi et sont aux carrefours de plusieurs artères célèbres du centre-ville, l'avenue L. Tébessi (ex-Loubet) notamment ou le boulevard des Chasseurs, et ceci avant de se terminer à l'angle de la rue Ben Jahfat El-Hadj, celle abritant la célèbre salle de cinéma Saâada (ex-Colisée).

 D'une longueur d'au moins un kilomètre, les arcades d'Oran ont subi ces dernières années de terribles dégradations. Certes, en septembre 2004, une opération a été menée par les autorités locales pour démolir plus de 26 kiosques, et cela en but d'aérer un peu l'espace. Ceci dit, il est à noter qu'après cette opération, et après que les commerçants de ces kiosques eurent déménagé au sous-sol du marché Michelet, rien, absolument rien n'a été fait en vue de réhabiliter ce lieu. Il faut reconnaître qu'à ce jour, ceux qui « squattent » les piliers de ces arcades, parfois de façon légale, parfois de façon informelle, se font très rares, et on les compte seulement au rang de quelques marchands de cacahuètes, de jouets pour enfants, ou encore de drapeaux algériens et autres accessoires pour les supporters des Verts.

 Le problème aujourd'hui ne se situe donc pas dans le «désengorgement» des arcades, mais plutôt dans leur réhabilitation urgente. Cette opération a débuté la semaine dernière par le ravalement des façades. A cette heure, une première tranche des arcades est déjà passée au pinceau.

 La couleur beige a été choisie, ce qui change un peu du blanc qui était un véritable nid pour la poussière et la crasse. On a aussi remarqué, à un certain niveau des arcades, que les travailleurs ne se contentent pas de repeindre les socles des colonnes, mais procéderont également au revêtement de ces socles par du marbre... ou du moins par une matière approchante.

 Toutefois, là où il y a également urgence, c'est bien sûr dans ce qui concerne les trottoirs se nichant sous les arcades. Là, la négligence est à ce point palpable qu'on peut aisément déceler, sur un même trottoir, du carrelage datant des années quatre-vingt cohabitant avec un autre tout récent. Parfois, à force d'usure, les piétons butent carrément sur des cratères.

 Du point de vue de la commodité, cela est infernal pour le trafic des piétons. Mais sur le plan esthétique, on assiste à une véritable horreur. « Et cela a duré ainsi pendant de longues années, sans que personne ne se décide à lever le petit doigt », nous dit un Oranais, satisfait de voir enfin les choses bouger.

 Par ailleurs, comme les trottoirs du centre-ville subissent à leur tour des travaux de réfection et que toutes sortes de carrelages seront éradiquées au profit du « béton imprimé », les gens espèrent fortement que les travaux de réfection de la chaussée toucheront également les trottoirs des arcades. Et qu'alors, une fois ces travaux d'envergure finis, ce sera la fin d'une ère. Il ne sera plus pénible aux passants d'emprunter ces arcades, cela sera au contraire un vrai plaisir.

 Reste que l'ambiance aux arcades n'est plus ce qu'elle était. Jadis un lieu de promenade, les arcades sont devenues aujourd'hui un lieu de passage pour aller ailleurs.