Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Contentieux algéro-espagnol sur le prix du gaz Le «verdict»avant fin février

par M. Aziza

Le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil a fait état «de rapprochement» entre la partie algérienne et espagnole, notamment sur plusieurs dossiers de litiges dans le domaine énergétique.

Le ministre a affirmé hier, en marge de la cérémonie de notification d'approbation des plans d'engagements d'amélioration de la performance des filiales de distribution d'électricité et du gaz, de la région Centre, tenue au ministère de l'Energie des Mines, que plusieurs points ont été débattus lors de la 4e réunion bilatérale en Espagne. Il a précisé que «plusieurs questions ont été soulevées, pour lever tous les obstacles, notamment d'ordre économique, afin d'améliorer les relations entre l'Algérie et l'Espagne au plus haut niveau».

 Chakib Khelil a affirmé avoir évoqué les nouvelles mesures adoptées par le gouvernement espagnol, qui ne permettent pas aux producteurs d'électricité de commercialiser son énergie directement. Il explique, selon la nouvelle réglementation espagnole, le statut de la Sonelgaz (agent commercial) ne lui permet pas de commercialiser, exporter, importer et revendre ses produits directement. Il poursuit «Sonelgaz a été réorganisé en différentes filiales et en holding, un statut qui lui permettra de commercialiser son énergie et bénéficier de plus de gains» a-t-il souligné.

 Par ailleurs, les résultats de l'arbitrage relatif au contentieux algéro-espagnol sur le prix de gaz devraient être connus en janvier ou février. «L'arbitrage sur les prix du gaz algérien commercialisé en Espagne continue. Nous attendons (le résultat) de cet arbitrage pour ce mois ou celui qui vient», a affirmé M. Khelil. Sonatrach avait entamé en 2005 des négociations sur la révision à la hausse du prix du gaz acheminé vers l'Espagne par le gazoduc GME reliant l'Algérie à l'Espagne via le Maroc, en application d'une clause dite «de bouleversement», au moment où les prix du pétrole brut ont commencé à s'envoler. Elle a demandé à renégocier les prix de ces contrats en tenant compte de ces «bouleversements» et a décidé d'aller à l'arbitrage international pour demander leur réajustement. L'Algérie voulait augmenter les prix de 20% en deux étapes sur une année, de façon à limiter l'impact de ce réajustement sur le consommateur final espagnol. Interrogé, par ailleurs, sur l'avancement de la réalisation du projet Medgaz, deuxième gazoduc devant relier directement l'Algérie à l'Espagne, le ministre a dit qu'il serait probablement réceptionné en juin prochain.

 Khelil a affirmé avoir discuté avec son homologue espagnol de la taxe d'interconnexion sur les gazoducs entre l'Algérie et l'Espagne. «Nous avons discuté le fait que cette taxe, qui arrive tard dans la construction de Medgaz, peut créer un climat d'incertitude autour du projet». Pour trouver une solution à cette problématique, soulevée même au niveau de la Commission européenne, la partie espagnole a proposé la tenue d'une réunion euro-méditerranéenne sur l'environnement et l'énergie et qui aura lieu en avril prochain à Oran après la 16e Conférence internationale sur le GNL, a-t-il rappelé sur ce point.

 Par ailleurs, en ce qui concerne le plan d'engagement et de performance présenté par les sociétés de distribution autonomes, Chakib Khelil a affirmé que ces dernières n'ont aucune contrainte financière. Il a beaucoup insisté sur la nécessité d'améliorer la qualité du service, notamment pour réduire les délais de traitement de la demande de raccordement, projet de raccordement et de coupures. Des préoccupations qui ont été exprimées hier, par de nombreux représentants d'association de consommateurs auprès des cadres de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), ainsi que devant les cadres de la Sonelgaz et du ministère de l'Energie et des Mines. Les deux directeurs des entreprises de distribution du gaz d'Alger et du Centre ont souligné que toutes ces questions ont été diagnostiquées et prises en compte dans les plans d'engagement 2010-2014, notifié hier par Chakib Khelil. Le directeur général de l'Energie a affirmé que dans lesdits plans, «on prévoit des délais fixes pour le raccordement, pour le traitement des réclamations, le recours de facturations, la durée de coupure en cas de travaux, fréquence des coupures et qualité de tension». La directrice du CREG, Mme Ramla, a souligné que «nous comptons 58 concessions pour la distribution de gaz et 58 concessions pour la distribution d'électricité, une pour chaque wilaya, à l'exception d'Alger qui compte quatre concessions et les autres grandes villes qui comptent deux concessions».