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Pathologies neurologiques: Une nouvelle clinique à El-Braya

par El Kébir A.

Une clinique médicale spécialisée en neurologie, « El-Itime », ouvrira ses portes prochainement à Oran, dans la commune d'El-Braya. Ce centre hospitalier sera doté de douze lits, soit huit d'hospitalisation et quatre pour les urgences. Sa première particularité est qu'il prendra en charge les malades atteints de pathologie vasculaire. « Actuellement, nous dit le Dr Litim, directeur de cet établissement, quand des malades font un accident vasculaire cérébral (AVC), ils sont refoulés des structures de santé car, sur le plan médical, ce sont des malades très lourds à gérer. D'où l'idée de créer un centre médical qui puisse les recevoir ». La clinique El-Itime aura ainsi à assurer le traitement d'un malade qui a fait un AVC ischémique (une artère se bouchant par un caillot), mais qui est diagnostiqué précocement, au moins avant trois à cinq heures. On lui injectera alors, via une seringue électrique, un produit qu'on appelle le RTPA (Recombinant titulaire plasminogène activateur) qui permet de déboucher le caillot par injection de 0,9mg par kilo. « Là est le rôle de la thrombolyse cérébrale : elle permet aux patients de récupérer le déficit neurologique en moins de 24 h ». Ce n'est que tout dernièrement que ce traitement a vu le jour en Algérie, à l'hôpital Frantz Fanon de Blida, où le Pr Areski traite en moyenne quatre malades par semaine. « Cela n'est certes pas beaucoup, mais ça peut se comprendre par le fait que le produit coûte cher, et qu'il lui faut tous les moyens logistiques nécessaires. Il ne faut pas oublier que le RTPA peut provoquer aussi des hémorragies : il faut donc qu'il y ait une surveillance stricte pour se prémunir contre les effets inverses ».

 En outre, cette clinique aura aussi à traiter les pathologies épileptiques : pour cela, elle est dotée d'un « Holter », qui est un appareil d'enregistrement électro-encéphalographique de 24 h. Contrairement à un EEG conventionnel, où la durée d'enregistrement ne dépasse pas 20 minutes, le Holter diagnostique l'épilepsie en mesurant l'activité du cerveau pendant plus de 24 h.

 A titre d'exemple, si le malade, au cours de ces 24 h, a fait des paroxysmes en regardant la télé, l'appareil notera qu'il a fait « des paroxysmes épileptogènes à telle heure ». Si, en revanche, il a fait des paroxysmes en faisant la sieste, on pourra lire dans l'appareil qu'il a fait des « paroxysmes morphéiques (pendant son sommeil) ».

 Selon le Dr Litim, si les centres hospitaliers sont réticents quant à l'acquisition de cet appareil, cela est essentiellement par manque de rendement. «Vu que sa capacité d'enregistrement est de 24 h, ils ne pourront l'utiliser, tout au plus, qu'une fois par jour. Ils préfèrent à la place garder leurs EEG conventionnels ».

 Cette clinique prendra en charge donc toutes les pathologies neurologiques, qu'elles soient inflammatoires ou métaboliques, et toutes les affections qui peuvent faire souffrir le cerveau. En plus, elle se consacrera également à la kinésithérapie, la psychothérapie, la neurophysiologie, ainsi qu'aux maladies neurologiques orphelines.

 Le Dr Litim insiste sur l'importance de l'ouverture d'un centre traitant les pathologies vasculaires cérébrales. « On peut dire sans exagérer qu'il y a en Algérie 170.000 cas chaque année. C'est le deuxième taux de mortalité après le cancer et l'infarctus du myocarde ». Ce qu'on veut, continua-t-il, c'est de promouvoir cette méthode et inciter d'autres médecins à en faire autant. « On essaye de sensibiliser les pouvoirs publics et les médias à nous aider pour élever le niveau sanitaire du citoyen, pour qu'il sache ce qu'est qu'un AVC à travers des spots très simples : un malade qui se réveille le matin, et qui ne peut pas relever la main, ou qui perd le langage, ou a une amputation du champ visuel : il faut qu'il aille rapidement se faire examiner, dans un délai de 5 h, pour recevoir le traitement adéquat. Il évitera ainsi l'hémiplégie ».