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Skikda: L'infrastructure sportive à la traîne

par A. Bouguerba

Avec le retour de la JSMS en deuxième division, l'accession de l'AB Skikda, en division Excellence, celle du NMR Skikda en deuxième division de basket-ball, la montée en Nationale 1 B de l'équipe de volley-ball de la Jeunesse de Skikda et les résultats élogieux enregistrés par les différentes catégories de la JSE Skikda dans les nombreuses compétitions de handball, on peut dire que l'année 2008 a été prolifique pour le sport skikdi. Les efforts déployés durant toute la saison par les dirigeants de ces clubs et le soutien permanent des autorités locales ont apporté leurs fruits et méritent toute la reconnaissance des observateurs, car cela prouve que le sport à Skikda progresse et mérite tous les encouragements. Paradoxalement à toute cette embellie, l'infrastructure sportive, appartenant soit à la municipalité soit à l'Office du parc omnisports de la wilaya (Opow), n'est pas en adéquation et n'arrive plus à satisfaire les besoins des nombreuses associations implantées sur le territoire de la localité. Accusant un déficit net en nombre et en qualité, les installations sportives sont devenues le principal handicap pour le développement du sport à Skikda. L'exemple le plus édifiant nous vient du stade du 20 Août 55 qui est fermé depuis trois ans et qui attend depuis, la pose d'une pelouse en tartan, une opération en principe réalisable en deux mois et qui se retrouve reléguée aux calendes grecques à cause d'un différend entre l'APC et l'opérateur. Si les équipes fanions de la JSM Skikda et du WJ Skikda s'entraînent et reçoivent leurs adversaires au stade Bouteldja situé à 7 km de Skikda, la quarantaine d'autres associations toutes catégories confondues sont réduites au nomadisme car elles sont domiciliées selon la disponibilité des terrains dans les communes avoisinantes. Le terrain annexe en tuf du stade du 20 Août 55, non homologué en raison de ses dimensions actuelles, est pratiquement le seul terrain disponible sur le territoire de la commune. Plus grave encore, 3.000 m² situés à proximité ont été attribués à un promoteur immobilier pour y construire des logements socio-participatifs, rendant ainsi caduque toute éventualité d'extension ou de création d'aire de jeu dans ce lieu. La situation est aussi inquiétante pour les autres sports collectifs, handball, volley-ball et basket-ball, car les deux salles omnisports (20 Août 55 et Frère Bouchache) sont saturées. Construites en charpente métallique, elles sont mal aérées et mal entretenues, alors que l'éclairage est souvent insuffisant. En outre, il suffit de quelques gouttes de pluie pour constater que l'étanchéité est à revoir. En d'autres termes, elles sont indignes d'abriter des rencontres de l'élite. Moins exigeants peut-être, les sports individuels (judo, boxe, karaté, lutte et autres arts martiaux) utilisent des salles insalubres où de simples caves aménagées comme lieux d'entraînement. La majorité des athlètes, dont de potentiels champions comme les judokas, Haddadi Rahma, Souame Imane, Bouaïta Omar et Boumali Mohamed Lamine ou les boxeurs Djerdi et Boumalta se plaignent de ces mauvaises conditions de travail. La salle de boxe de la JSMS, située sous les gradins du stade du 20 Août 55, illustre parfaitement ce marasme. En gymnastique, les frères Othmani sont en train de couver de grands champions, à l'image de la jeune Menighed Meriem, plusieurs fois primée à l'échelle nationale et internationale. La salle du complexe de proximité de Merj Eddib est devenue trop exiguë pour les adeptes de cette discipline de plus en plus nombreux. Tous souhaitent revenir à la salle Le Colisée, plus spacieuse et idéale pour ce sport et qui a été transformée en bazar au profit de marchands de vêtements par les APC précédentes. Fonctionnelle depuis quelques années, la piscine du 20 Août 55, un bassin de 25 m, est venue combler un vide pour les adeptes de la natation, mais trop surchargée, elle ne peut satisfaire les besoins des adhérents qui se comptent déjà par centaines. A la lumière de toutes ces constatations, peut-on dire vraiment que Skikda possède une infrastructure sportive digne d'une métropole de plus de 300.000 habitants ? La réponse est non. Alors, nous sommes obligés de poser les questions suivantes : A quand la fin des travaux dans le stade du 20 Août 55 ? A quand la construction d'une salle omnisports en dur ? A quand la construction d'une piscine olympique ? Ce sont là les mêmes interrogations de la plupart des sportifs skikdis. Si globalement l'infrastructure sportive dans la commune de Skikda est estimée insuffisante, elle le devient encore plus à l'échelle de wilaya. Un seul terrain en gazon artificiel, celui de Collo, et trois salles omnisports (Collo, Azzaba et El-Harouch) similaires à celles de Skikda demeurent les seules installations sportives existantes dans la wilaya qui méritent d'être citées. En football, cette année, et faute de terrain en gazon naturel ou artificiel, le NRB Bekkouche Lakhdar a été contraint d'élire domicile à Besbès dans la wilaya de Annaba. Le WA Ramdane Djamel, le JJ Azzaba, le Rapid d'El-Harouch ou encore le CSAM Skikda pourraient accéder un jour ou l'autre en division supérieure. Où seront-ils alors domiciliés ? Avouez que le sujet mérite réflexion.