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Nous
avons le sentiment de nous fourrer le doigt dans le nez quand nous nous rendons
compte que le débat sur le code du travail dégage une forte odeur de mauvaise
foi. La focalisation rigide et pressante de tous les débatteurs sans exception,
législateurs comme syndicats, employeurs comme travailleurs, sur les
contraintes ou sur les libertés que permettrait la future loi, donne
l'impression claire que chacun tente de tirer ses propres marrons du feu. Trop
de non-dits et de nombreux amalgames planent sur ce bras de fer à répétition
sans que l'on dise franchement quelles définitions faudra-t-il donner au sens
du travail, à la grève et au salaire.
Dans une économie basée essentiellement sur la rente, il ne peut en être autrement si tant est que le droit devient contestable comme le sont ses initiateurs et son étendue est à la mesure des artifices étalés qui cachent mal une grande vérité. Tout le monde se plaint de l'absence criarde des compétences et du vide sidérant de savoir-faire au point où l'on est arrivé aujourd'hui à importer de la petite main-d'œuvre qualifiée. L'écart des salaires à tous les niveaux a fini par donner le tournis sans que l'on sache avec précision si c'est la sympathie politique mal ordonnée ou la rentabilité et le rendement qui sont rémunérés. Quand tout est réclamé et quand presque tout est revendiqué par l'émeute et les pneus brûlés, il ne faut pas seulement voir à travers les multiples déclamations populaires l'empreinte d'une demande de justice sociale. A un pouvoir non régulier, quelles qu'aient été ses raisons d'Etat, ne peut répondre qu'une demande démesurée pour entraîner tous les débats essentiels pour la nation sur le terrain de la subjectivité. Celui qui concerne le code du travail en est un primordial. Cette autre loi fondamentale ne doit s'ériger que comme la résultante d'une école, d'une administration et d'une entreprise performantes pour que la ressource humaine ne soit pas une marionnette pour des enjeux politiciens. |
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