![]() ![]() ![]() ![]() Il faut bien commenter la visite du Premier ministre français
en Algérie. Parce que c'est la France et que c'est l'Algérie et que cela date
et que cela doit avoir un sens même quand cela n'a pas de sens. Selon la
tradition, on doit décrypter les propos, voir entre les lignes, soupeser les
dates et les mots, lire la presse d'un côté comme de l'autre. Ensuite parler,
dans le désordre, de la mémoire, des moines de Tibherine, de l'investissement,
du visa, de quelques affaires, de la guerre et du réchauffement. Parler de
disputes mais avec le ton du consensus. Le chroniqueur est aujourd'hui
journaliste depuis presque deux décennies et a fini par connaître le rite par
cœur et à y perdre le goût du sel et de l'intérêt. Encore la France et encore
l'Algérie ! Mais pour cette fois ? Il faut vraiment presser le citron pour
trouver du neuf. Et le seul à relever est peut-être la date. A quelques mois
des présidentielles uniques au monde (avec zéro candidat et moi président), la
visite du vice-Hollande, de la part d'un pays tuteur malgré notre indépendance,
devra avoir le sens d'un vote ou d'une tendance de vote. On ne serre pas, en
politique, la main d'un homme qui part mais celle d'un Candidat que l'on
soutient.
Une amie lectrice a bien résumé l'enjeu hier : « C'est le certificat médical le plus cher de l'histoire : presque sept milliards d'euros». Bouteflika ne pourra se présenter à sa propre succession qu'avec la preuve d'une bonne santé. Qui va lui délivrer le document de sa quinzième jeunesse ? Ses médecins, son hôpital, la France. En Algérie, un certificat médical coûte entre 200 et 600 euros. Celui de l'actuel Président va nous coûter quelques milliards de dollars, la France vient de voter, et chez nous donc. C'est le chiffre dit ou supposé des contrats promis. L'ANSEJ international, celui qui consiste à payer le monde pour éviter la guerre comme on paye un jeune algérien pour éviter les émeutes, a un coût et c'est de l'argent. Donc la France a voté. Le certificat vient d'être acheté, selon les langues dures. Et le reste du monde suivra à coup sûr. Ils savent que les Français connaissent mieux le pays que son peuple et que, mis à part avec le FIS et Mitterrand durant les années 90, ils se trompent rarement. |
|