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«Bras de fer» avec l'Algérie: L'aveu d'échec du ministre de l'Intérieur français

par El-Houari Dilmi

Alors que l'Assemblée nationale a adopté jeudi une résolution du «Rassemblement national» visant à «dénoncer» l'accord franco-algérien de 1968, le ministre de l'Intérieur a estimé, samedi, que la méthode du « bras de fer» avec l'Algérie «ne marche pas».

En effet, le ministre de l'Intérieur français, Laurent Nuñez, a mis en garde samedi contre la méthode du «bras de fer» avec l'Algérie, quelques jours après l'adoption, à l'Assemblée nationale, d'une résolution visant à «dénoncer» l'Accord franco-algérien de 1968. «Ceux qui font croire aux Français que le bras de fer et la méthode brutale sont la seule solution, la seule issue, se trompent. Ça ne marche pas, dans aucun domaine», a déclaré Laurent Nuñez au quotidien ‘Le Parisien', ajoutant qu'il regrettait «les conditions dans lesquelles s'est déroulé ce vote».

«Preuve» de l'inefficacité de cette méthode, le canal est totalement coupé, aujourd'hui, avec Alger», a-t-il ajouté.

Depuis son arrivée au gouvernement, Laurent Nuñez a souligné, à plusieurs reprises, la nécessité de renouer «le dialogue» avec Alger, mettant en avant les besoins de coopération sécuritaire, notamment dans la lutte anti- jihadiste au Sahel. Le gel des relations entre la France et l'Algérie se traduit notamment par l'arrêt total de la coopération migratoire, a expliqué le locataire de la place Beauvau : l'Algérie «n'accepte plus ses ressortissants en situation irrégulière depuis le printemps dernier», a-t-il indiqué.

Ce n'est pas à l'ordre du jour

Le nouveau ministre français de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré dimanche 19 octobre, vouloir renouer « le dialogue » avec l'Algérie. « Il faudra forcément qu'il y ait un bougé là-dessus ». Laurent Nuñez a indiqué vouloir renouer « le dialogue » avec l'Algérie, lors d'un entretien avec plusieurs médias français. « Je comprends que la tension qu'il y a actuellement avec l'Algérie fait qu'on n'a plus de relation sécuritaire avec eux, d'échanges sécuritaires. Pour un ministre de l'Intérieur, c'est un problème, c'est un gros problème », a déclaré Laurent Nuñez. « Il faudra à un moment qu'on reprenne le dialogue avec les Algériens, sur les questions de sécurité, d'échanges d'informations », a-t-il continué.