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Pour garantir la pérennité du système de retraite: La CNR réfléchit à investir ses ressources financières

par El-Houari Dilmi

Le déficit budgétaire de la Caisse nationale de retraite (CNR) est en net recul, ces dernières années. Mais la stabilité et la pérennité du système national de santé n'est pas pour autant assuré. L'une des mesures phares inscrites dans la loi de finances 2025 est la réactivation du Fonds national de réserve des retraites.

En effet, après plusieurs années de croissance négative, dont le déficit n'a pas cessé d'augmenter depuis 2013, dépassant la barre de 700 milliards de DA en 2019, la CNR retrouve une certaine stabilité, mais cherche d'autres moyens pour financer le Fonds national de réserves des retraites (FNRR).

Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale M. Fayçal Bentaleb a souligné, jeudi à Alger, l'engagement de son secteur en faveur de la stabilité et de la pérennité du système national de retraite, notamment à travers la rationalisation de la gestion des ressources financières du Fonds national de réserves des retraites (FNRR).

Lors d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement, Bentaleb a souligné l'engagement de son secteur en faveur de « la stabilité et de la pérennité du système national de retraite, à travers la prise de plusieurs mesures, notamment en œuvrant à la rationalisation de la gestion des ressources du FNRR ».

A cet égard, il a affirmé que son département ministériel œuvrait à « faciliter les procédures de la gestion des ressources de ce fonds et à ouvrir la voie à l'investissement de ses ressources exclusivement dans des obligations d'Etat, dans le but de générer des revenus financiers supplémentaires d'une part et de préserver le capital d'autre part ». Il a également rappelé que le secteur s'employait à « formuler des propositions législatives visant à exploiter, de manière optimale, les ressources de ce fonds pour avoir les meilleurs résultats financiers possibles, en vue d'être au diapason des changements économiques et financiers actuels et à réaliser une flexibilité dans la gestion sans faillir au principe de prudence et de sécurité financière, tout en veillant à la réduction du déficit enregistré au niveau de ce fonds ». Un déficit qu'assume le Trésor public afin de prendre en charge les pensions de retraites.

D'ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est engagé personnellement, à ce que les pensions et allocations de retraite soient garanties quelle que soit la situation financière de la CNR.

Améliorer le ratio cotisants-retraités

La CNR a tracé une feuille de route avec la Caisse nationale des assurés sociaux (CNAS) pour réduire le déficit, qui avait atteint les 580 milliards de DA, en 2019. La situation s'est nettement améliorée durant les trois dernières années, avec une réduction de moitié de ce déficit, qui est passé à 300 milliards de DA en 2024. Un déficit qu'assume le Trésor public afin de prendre en charge les pensions de retraites. Le Président Tebboune, s'est d'ailleurs engagé personnellement, à ce que les pensions et allocations de retraite soient garanties quelle que soit la situation financière de la CNR ». Un engagement qui reflète et réaffirme la politique de l'Etat social, même si le gouvernement « est conscient que la solution durable pour absorber ces déficits récurrents, passe par une croissance économique soutenue et la dynamisation du marché de l'emploi ».

Parmi les autres mesures visant à préserver le système national de retraite, la rationalisation des dépenses et le renforcement des recouvrements par la CNAS et l'amélioration du ratio cotisants/retraité. Ce ratio est passé de 2,1 cotisants pour un retraité en 2020 à 2,3 cotisants pour un retraité en 2024, mais pour atteindre l'équilibre recherché, il faut arriver à cinq cotisants pour un retraité. Le nombre de retraités pris en charge par la CNR a atteint les 3,49 millions à fin 2024, dont 2,1 millions de retraités directs et 1,3 million de pensions pour ayants droit. Concernant les dépenses de la CNR, une enveloppe de 151 milliards de DA, soit l'équivalent d'un milliard de dollars, est consacrée chaque mois, pour le paiement des pensions des retraités et ayants droit.

Ce montant devrait augmenter encore plus à partir de ce mois de mai, avec une revalorisation annuelle des pensions prévue par la loi. «Les indicateurs positifs en matière de demandes, d'offres d'emploi et de placements enregistrés en 2024, à l'échelle nationale, témoignent de la dynamique économique en Algérie, qui est actuellement à un stade de relance économique», avait indiqué le 27 janvier dernier, depuis la wilaya de Ain Defla, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb.