Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Covid-19: La campagne de vaccination se poursuit

par Ghania Oukazi

  Le 1er ministre Abdelaziz Djerad s'est fait vacciner hier contre la Covid-19 dans une polyclinique des Sources, un quartier situé sur les hauteurs de la capitale.

C'est hier, dimanche, que la campagne de vaccination contre la Covid-19 a été lancée à Alger après celle entamée la veille à Blida. Premier haut responsable officiel à se faire vacciner, le 1er ministre Abdelaziz Djerad, prenant le bon exemple de ce qui s'est fait dans les grandes nations. C'est pour la première fois depuis son installation en juin dernier que le gouvernement arrive à respecter un engagement qu'il a pris devant les Algériens. In extremis certes, mais l'Algérie a quand même reçu son vaccin russe dans les délais prescrits par le président de la République. C'était le 29 janvier dernier, à peine deux jours avant l'épuisement du délai en question, à savoir le 31 du même mois. C'est une véritable course contre le temps que les responsables de la santé ont engagée pour ne pas décevoir encore une fois tous ceux qui comptabilisent au gouvernement ses nombreux manquements à ses propres engagements dans tous les domaines.

Le 1er ministre s'est déplacé hier vers les coups de 11h à la polyclinique des Sources, un des beaux quartiers de la capitale. Il s'est soumis à une remarquable mise en scène une fois rentré à l'intérieur de l'établissement de santé. Dirigé par Dr Djamel Fourar, Djerad a pris place dans la salle d'attente où se trouvaient avant lui quelques citoyens. Il s'est assis sur un banc non loin d'une dame avec qui il a engagé la conversation, devant lui on voyait assis un homme et derrière lui deux personnes, une femme et un homme. Il a fait preuve de galanterie en laissant la femme assise derrière lui passer dans la salle de soins pour être vaccinée. Les autres attendront jusqu'à ce qu'il le soit lui aussi. Il a vraisemblablement rempli une fiche de renseignement avant de rejoindre la salle de vaccination, enlève sa veste et se présente à l'infirmière avec un polo blanc demi-manches.

Une plate-forme numérique élargie à tout le pays

Le 1er ministre se fait vacciner et sort de la salle sans toutefois attendre la trentaine de minutes exigée par le protocole de vaccination établi par la commission chargée du programme de vaccination contre la Covid-19. « La plate-forme numérique pour le suivi de la campagne de vaccination doit être claire et doit avoir des données précises, elle doit être élargie à tout le territoire national », a-t-il déclaré au personnel de la santé en exercice tout de suite après avoir reçu sa dose de vaccin et enfilé sa veste. Il a rappelé qu'«on a des traditions de vaccination, on a 20 millions d'Algériens qui se font vacciner chaque année contre la grippe... Grâce aux orientations du président de la République, on est arrivé à lancer la campagne de vaccination contre la Covid-19». Il a recommandé à propos de cette campagne que «ça doit devenir une opération ordinaire (...)». Il a surtout assuré que «les quantités qu'on recevra vont être suffisantes pour tous les Algériens, la campagne de vaccination ne se fera pas en un jour ou deux mais va durer tout au long de l'année». Une fois sorti de la polyclinique, Djerad s'est dirigé de lui-même vers la presse venue nombreuse. «On a commencé la vaccination aujourd'hui (hier) à Alger, hier (samedi) c'était à Blida, on distribuera le vaccin sur les 48 wilayas du pays», a-t-il affirmé. Il fait savoir que «la vaccination sera organisée et se fera d'une manière scientifique (selon le protocole médical élaboré à cet effet)». En rendant hommage à ceux décédés par la Covid-19, le 1er ministre a lancé aux journalistes «rappelez-vous en mars dernier, on a commencé par les bavettes, les tests, PCR et autres, on doit continuer, il y a d'autres étapes, on doit respecter les mesures barrières pour lutter contre cette pandémie qui a sévi dans notre pays et dans le monde».

Les autorités appellent au strict respect des mesures barrières

Le porte-parole de la Commission nationale de suivi de la pandémie, Dr Djamel Fourar, a pris le relais pour souligner que «hier (samedi), le lancement de la vaccination à Blida est un fait historique, aujourd'hui (hier), elle commence à Alger et sera suivie par des campagnes à travers le pays». Le choix de la wilaya de Blida et de la wilaya d'Alger a été fait, selon lui, en référence aux cas élevés de contaminés et de décès par le virus qui y ont été enregistrés par rapport au reste du pays. La distribution des vaccins dans les autres wilayas se fera conformément à cet ordre de classement et en principe selon celui de leur arrivage en Algérie. Dr Fourar a rappelé que les premières catégories de citoyens à être vaccinées, le personnel médical et l'ensemble de tous ceux qui pratiquent des activités sensibles, les personnes âgées de plus de 65 ans et les malades chroniques pour toucher plus tard tous les Algériens de plus de 18 ans. Il a assuré ainsi que la campagne de vaccination va s'étaler sur toute une année et sera menée à travers l'ensemble des 48 wilayas. «C'est une campagne qui doit être menée d'une manière progressive pour toucher tous les citoyens», a-t-il noté.

Dr Fourar a fait savoir qu'«on a commencé à former des équipes de vaccination à travers le territoire national avec l'aide des spécialistes du ministère de la Santé». Il a promis que «de grandes quantités de vaccins seront réservées aux zones d'ombre dont les populations se feront vacciner par des équipes itinérantes». En chiffre, l'Algérie a enregistré à ce jour, selon lui, «2.800 décès depuis l'apparition de la pandémie et 100.000 cas contaminés». A l'instar du 1er ministre, il recommande alors «on ne doit pas se passer des mesures barrières, avec le vaccin, ce sont eux qui donneront des résultats».

Après réception le vendredi 29 janvier du russe Sputnik Victory et hier après-midi de l'anglo-suédois Astra-Zeneca, les autorités publiques ont annoncé la prochaine acquisition du vaccin chinois Sinopharm et d'un autre indien.