Fallait-il
recourir à un avis religieux (fatwa) pour persuader les Algériens d'aller se
faire vacciner ? C'était le message adressé par la Commission des fatwas
relevant du ministère des Affaires religieuses à l'endroit des citoyens
récalcitrants.
Déjà,
depuis quelque temps, des informations fausses ou vraies avaient circulé sur
les réseaux sociaux sur le vaccin Covid, ne laissant
personne indiffèrent tant il s'agit d'une question de santé publique. Certains
avaient mis en doute la qualité du vaccin et mis en avant ses éventuelles
incidences sur la santé des gens, des catégories des malades chroniques et
personnes âgées. Des appréhensions de supposés dangers qu'encourraient les
citoyens vaccinés. D'autres faisaient intervenir l'élément religieux dans le
débat, des arguments érigés en vérité absolue, malgré les assurances des
scientifiques. Au moment où les professionnels de la santé, des médecins de
renom font leur possible, afin d'amener les citoyens à être présents en force
lors de la campagne de vaccination, qui concernera un grand nombre de nos
concitoyens, arguant que la vaccination contre le coronavirus demeure l'unique
rempart contre la propagation de la pandémie et donc une protection contre le
virus. Une véritable campagne a été menée selon laquelle le vaccin a été conçu
à base de produits interdits par notre religion. Aussi, les membres de la
Commission des fatwas ont eu à piocher dans leurs textes de référence, pour
pouvoir prouver le contraire et affirmer que le vaccin est conforme aux
préceptes de l'islam. Pas si facile de dire aux gens certaines vérités, dans
une conjoncture où tout est sujet à des « fake news
», des surenchères à des objectifs inavoués. Le citoyen lambda, lui, se trouve
dans le rôle du dindon de la farce, ballotté selon les humeurs des uns et des
autres. Pendant ce temps-là, les pouvoirs publics font des pieds et des mains,
dans une course contre la montre, pour que le vaccin soit disponible pour toute
la population, en mobilisant les moyens logistiques, quand il faudra parvenir à
atteindre tout le territoire national, dans une opération de vaccination sans précédent.
Alors, le citoyen sera-t-il réceptif aux sirènes du malheur, ou ira-t-il de son
propre chef décider de son avenir et des siens ?