Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Skikda : Des habitants de La Marsa manifestent

par A. Boudrouma

Les amateurs de plage qui ont choisi de se rendre à la magnifique plage de Remila, dans la commune et port de pêche de La Marsa, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Skikda, ont dû déchanter après avoir été empêchés, hier, d'aller plus loin que le barrage érigé par les habitants des lieux. En effet, le chemin communal menant vers cette plage a été investi par des manifestants qui y ont entassé divers objets et matériaux hétéroclites pour empêcher toute possibilité de passage. Certains en provenance de lointaines contrées du pays, n'ayant d'autre alternative, ont décidé de prendre leur mal en patience tandis que d'autres, déçus, ont carrément abandonné la partie en faisant demi-tour, face à l'intransigeance des frondeurs qui n'ont laissé passer personne. A l'origine de cette grogne citoyenne, le manque de viabilisation de la cité où ils occupent des logements ruraux, espérant que leur raccordement aux réseaux d'électricité et d'AEP n'allait pas tarder. Ils ont affirmé avoir attendu vainement que les responsables concernés veuillent bien engager les travaux nécessaires mais sans suite puisqu'ils ont été carrément confinés dans l'oubli.

Face au manque d'électricité, les citoyens ont été contraints de recourir à la débrouille en procédant à des raccordements anarchiques auprès d'autres abonnés et selon l'humeur des uns et des autres. L'assainissement est un autre casse-tête auquel se heurtent les habitants car il n'existe pas encore de réseau, et les eaux usées sont déversées et se répandent à tort et à travers, empoisonnant l'atmosphère et créant une menace pour l'environnement et leur santé, particulièrement en période sèche.

L'alimentation en eau se fait par citernes à des prix imposés qu'ils doivent supporter sans broncher. Lassés d'attendre et blasés par les promesses vaines des responsables, ne voyant pas le bout du tunnel, ils ont décidé de recourir à la seule alternative qui s'offrait : celle de couper la route.

Une tentative de dialogue a été entreprise par des élus afin de libérer la voie mais sans aucun engagement de leur part de mettre un terme à leurs souffrances dans l'immédiat, tellement les problèmes se sont accumulés, nécessitant de gros efforts financiers que la municipalité n'est pas prête de concrétiser, particulièrement par ces temps de crise. Et ça, les habitants le savaient et c'est ce qui ressortait en gros des palabres engagées ça et là pour donner une réponse au sujet de la réouverture de la voie menant vers la plage de Remila...