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Commerce : «L'avenir est à la grande distribution»

par El-Houari Dilmi

Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, s'est dit «très satisfait» du respect par la «majorité» des commerçants de la permanence durant les deux jours de l'Aïd, de même qu'il a tenu à remercier les 2.200 agents, relevant des services du Commerce, qui ont été réquisitionnés durant ces fêtes.

Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, Amara Benyounès a expliqué qu'au vu de l'expérience des dernières années, «décision a été prise d'augmenter le nombre des magasins, plus de 34.000 au niveau national, et des agents contrôleurs relevant des services du Commerce, ce qui commence à donner des résultats probants sur le terrain», a-t-il indiqué. Chiffres à l'appui, le ministre a annoncé que 99,3% des magasins ont été ouverts les deux jours de fête contre 240 magasins qui ne l'ont pas fait, s'engageant à «appliquer la loi dans toute sa rigueur contre ces contrevenants». «Les magasins récidivistes seront fermés pendant une durée de trois mois et poursuivis en justice », a-t-il déclaré. Pour le ministre du Commerce, l'augmentation du nombre de permanences, passé de 15.000 à 34.000 commerces ouverts, «a soulagé les citoyens, mais n'a pas freiné la frénésie des consommateurs qui, au fil des années, ont pris l'habitude de s'approvisionner avant les jours de fêtes», plaidant au passage pour le renforcement de la grande distribution, qu'il a qualifiée de «l'avenir de l'Algérie». «Nous avons cinq hypermarchés dans le pays pour une population de 40 millions d'habitants, ce qui est très insuffisant», a reconnu Amara Benyounès, annonçant la construction de neuf marchés de gros à travers le pays.

Le ministre du Commerce est également revenu sur le décret exécutif entré en vigueur le 3 octobre 2014, qui oblige les opérateurs économiques à garantir les biens et les services livrés aux consommateurs. Le texte vise, selon le ministre, à garantir la « protection du consommateur contre les produits contrefaits, dont la majorité est importée, et la mise à niveau de toutes les transactions pour assurer un commerce moderne », a-t-il affirmé. Ce décret permettra également de «lutter contre le marché informel qui est très important dans notre pays», ajoutant que «le système de facturation va réduire le commerce informel ». «L'Algérie est résolument engagée pour aller d'un pas assuré vers une économie de marché, ce qui ne veut pas dire un libéralisme sauvage ; parce qu'il n'est possible de retourner aux années soixante-dix», a déclaré le ministre du Commerce. «La justice sociale est une exigence historique dans notre pays», a martelé Amara Benyounès, ajoutant que «la préoccupation essentielle du gouvernement était justement de respecter cette revendication légitime des Algériens» a-t-il dit.

Annonçant de nouvelles mesures d'aide aux exportateurs algériens, «une priorité essentielle de mon département » a-t-il indiqué, le ministre du Commerce a cité, au passage, l'exemple du jumelage d'ALGEX avec l'Union européenne, «ce qui va doter cette organisation d'outils lui permettant d'aider les exportateurs algériens à aller vers le marché international», a-t-il estimé. Les assises nationales sur l'exportation se tiendront les 12 et 13 janvier prochains pour « justement identifier tous les problèmes auxquels font face nos opérateurs économiques en matière d'exportation, et surtout sortir avec des solutions concrètes pour augmenter de la compétitivité internationale de son entreprise », a-t-il indiqué. «Les Algériens ont aujourd'hui des standards de consommation internationaux, d'où l'urgence pour nos entreprises de s'adapter pour donner au produit algérien un label international», a expliqué le membre du gouvernement.

Concernant les négociations multilatérales et bilatérales en cours pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre du Commerce a expliqué que «le processus d'adhésion suit son cours normalement, tout en veillant à la sauvegarde des intérêts économiques du pays, conformément aux orientations du chef de l'Etat », se félicitant au passage du «débat public en Algérie sur cette question essentielle qui engage l'avenir du pays». L'arrivée prochaine à Alger du président du groupe d'adhésion de l'Algérie, l'Argentin Alberto Dialotto, «devrait nous permettre d'établir un point de situation pour mieux avancer dans ce processus», a-t-il indiqué.