Officiellement, la réunion a été consacrée à l'examen de l'état d'avancement
des projets au niveau de la commune d'Oran. Officieusement, elle avait comme
objectif de réunir autour d'une même table, vice-présidents et présidents de
commissions, d'une part, et le maire de la ville de l'autre, sous l'arbitrage
du wali d'Oran, M. Abdelghani Zaâlane auquel on attribue la volonté de
«réconcilier les parties en conflit en sein de l'APC. La réunion s'est tenue
avant-hier après-midi à l'hôtel de ville, boulevard de la Soummam. Selon des
élus qu'on a pu contacter hier, la rencontre s'est terminée au même point d'où
elle a commencé : «une discorde sur toute la ligne». Les 37 élus frondeurs de
l'APC d'Oran ont réitéré leurs critiques acerbes à l'égard du chef de
l'exécutif communal, l'accusant de «s'accaparer de toutes les décisions», de
les avoir «écartés de la gestion des affaires de la ville» et de les avoir
«privés de tous les moyens nécessaires à l'accomplissement de leurs missions
(pas de bureaux ni de véhicules de service), entre autres». Pour se défendre,
le maire qualifie «la mise en scène» de ses détracteurs de «mascarade». Voilà
en gros quelques faits marquants pouvant indiquer sur l'ambiance «électrique»
qui a régné au cours de la réunion. Il en ressort par ailleurs, si l'on revient
à l'ordre du jour officiel de cette rencontre, que le taux de consommation du
budget communal est d'à peine 33%, alors qu'il ne reste que deux mois à peine
de la fin de l'année. C'est un indice qui ne trompe pas. La commune a du mal à
consommer son budget alors que les attentes des citoyens sont multiples. Pour
la consommation du budget de wilaya et du budget alloué dans le cadre du PCD,
les choses sont nettement mieux, affirment nos sources. Rappelons enfin que le
conflit au sein de la commune d'Oran date du début de l'été dernier. Les élus
frondeurs, au nombre de 37 sur 43, sont issus de l'ensemble des formations
politiques représentées au sein de l'APC d'Oran, y compris de la famille
politique du maire, objet de la fronde. Leur action, ils la justifient par ce
qu'ils qualifient «de mauvaise gestion» et «d'anarchie qui règne dans la
commune depuis l'installation de M. Boukhatem Noureddine à la tête de l'APC.
Officiellement, on lui reproche de «s'accaparer les décisions», d'écarter les
élus, notamment ses 6 vice-présidents qui composent avec lui l'exécutif
communal, et même les présidents de commissions» de prendre part à la gestion.
«Et comment peut-on le faire si on n'a même pas de bureaux pour exercer
convenablement nos fonctions ? se demandent-ils. Un état de fait, accusent-ils
en outre, «qui ne peut que se traduire négativement sur les affaires courantes
de la ville et des citoyens». Plusieurs mois après la naissance de ce conflit
interne, tous les indices penchent vers le pourrissement. La réunion tenue hier
en présence du wali, M. Abdelghani Zaâlane, n'a pas eu l'effet de rapprocher
les positions. Chacune des parties en conflit semble camper sur ses positions.