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Cinq mosquées du centre-ville fermées

par A.Mallem

La fermeture pour rénovation et préparation à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» de plusieurs mosquées de la ville de Constantine a laissé en rade les milliers de fidèles des quartiers de la haute Casbah de Constantine. Ces derniers ne cessent de se plaindre de ne plus trouver à proximité des lieux de culte pour se rassembler et faire la prière collective. Et ce problème devient plus ardu pour la prière du vendredi. « Depuis quelques semaines, les mosquées sont fermées et il n'y a plus d'appel à la prière », se sont adressé à nous hier des habitants des quartiers de la rue ex-Chevalier, Souk El Asser, rue du 19 Juin, etc. Et pour cause, ce sont en même temps cinq grandes mosquées du centre-ville qui ont été fermées pour subir des travaux de rénovation dans le cadre du programme indiqué, et la fermeture va durer encore jusqu'à six mois.

Et ce ne sont pas des mosquées de moindre envergure. Il s'agit de la mosquée du Bey, qui a fermé ses portes tout de suite après le mois du Ramadan, la mosquée séculaire d'El-Kettania et la Grande Mosquée de la rue Larbi Ben M'hidi, fermée depuis deux mois déjà, la mosquée Sidi Lakhdar et la mosquée Tidjania de R'cif.

« C'est trop, protestent nos interlocuteurs, les autorités auraient pu prendre la décision de les fermer à tour de rôle pour ne pas pénaliser les fidèles. C'est inouï ! Venez voir à la petite mosquée Sidi Mimoun du R'cif et vous verrez comment les fidèles s'entassent pour accomplir la prière. Il y a d'autres qui se déplacent jusqu'à la mosquée Takwa de Bab El-Kantara pour accomplir les prières, d'autres qui ne peuvent pas se déplacer, notamment les vieux et les vieilles personnes impotentes qui se sont résignées à faire la prière chez elles. Nous, en l'absence d'appel à la prière, nous nous chargeons de les informer chaque fois des échéances pour la prière ». Un citoyen a tout simplement considéré cela comme un sabotage !

Malki Zineddine, président de l'association El-Foursane qui regroupe les riverains des rues du 19 Mai 56, frères Belmadani et Dr Attal, s'exprimant au nom de ses concitoyens, expliquera les démarches et les palliatifs apportés à cette situation inhabituelle. «Nous avons proposé une alternative qui a été acceptée par tous les riverains, commence-t-il, et nous sommes allés voir le directeur des affaires religieuses de la wilaya pour lui exposer nos difficultés. Il nous expliquera que les décisions de fermeture des mosquées échappent à sa compétence en ce sens qu'elles s'inscrivent dans le programme général de préparation de la manifestation de 2015.

Nous avons sollicité l'autorisation des autorités religieuses pour utiliser la petite mosquée de la zaouïa de Sidi Kemouche, à la rue Didouche Mourad, pour l'appel à la prière. Nous avons pu obtenir cette autorisation et nous avons placé, dans les quartiers, des haut-parleurs pour les appels à la prière, car les riverains n'entendent plus les appels du muedhin».

Mais pour l'accomplissement du rite durant la journée du vendredi où il y a une plus grande affluence des fidèles, le problème se pose avec plus d'acuité. «Allons-nous continuer à errer de quartier en quartier pendant que nos mosquées restent fermées. Et pour combien de temps encore?», s'interrogent désespérément les fidèles du quartier de la haute Casbah de Constantine.