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Concours de recrutement des enseignants : La contestation fait tache d'huile

par A. El Abci

Après les contestations initiées devant les Directions de l'Education de plusieurs wilayas du pays, hier c'était le tour de Constantine qui a connu un attroupement d'une centaine de contestataires, venus voir ou revoir les listes des lauréats du concours pour le recrutement des enseignants qui ont été affichées (en sus du site électronique), et accuser la Direction de non respect des conditions de transparence et des dispositions réglementaires en vigueur dans ce domaine particulier.

Certains ont même revendiqué « l'envoi par la tutelle d'une commission d'enquête pour vérifier et relever les dépassements ».

Les dépassements ne manquent pas, selon les malheureux candidats contestataires, surtout qu'en la matière, ajoutent-ils, « les services de la Fonction publique n'ont pas été à la hauteur et n'ont pas osé révéler les cas de dépassements qui ont entaché les résultats du concours ». Les contestataires, plus précisément les contestatrices car il s'agissait surtout de jeunes femmes, ont déclaré ne plus rien comprendre. L'une d'elles affirme qu'il n'a pas été tenu compte de critères devant prévaloir dans l'examen, parmi lesquels vient en premier l'ancienneté du diplôme et l'expérience professionnelle, les vacations etc. Ainsi, présentant son cas, elle déplorera qu'avec une ancienneté de plus 10 ans et une expérience de 8 ans d'enseignement dans les 3 paliers grâce au système des vacations dans le primaire, moyen et secondaire, « elle a été malgré tout recalée ». On citera dans ce sillage le cas d'une candidate qui n'a pas encore bouclé sa première année de pratique dans l'enseignement, mais qui a été reçue (!). « Sur quelle base exactement elle est passée ! J'ai beau chercher mais je ne trouve pas une seule raison valable », dira la malheureuse candidate. Une autre candidate affirmant avoir plus de dix années d'ancienneté et d'expérience, mais recalée aussi, contestera jusqu'à la forme du concours en proposant de revenir à la conception qui prévoit un examen écrit, plus un oral pour les candidats qui ont réussi à l'écrit avec le calcul de la moyenne générale. « C'est tellement simple, je ne comprends rien à ces critères et j'ai tendance à penser qu'ils sont faits pour faire passer des cas de non droit, des connaissances et autres proches », estimera-t-elle.

Questionné sur ce sujet, le SG de la Direction de l'Education de Constantine, Abdelkader Hayoun, qui estime qu'il fallait bien s'attendre à une contestation au regard du nombre très élevé des candidats et le nombre relativement réduit des postes offerts, indique pour sa part que « le concours s'est déroulé dans de bonnes conditions, avec une transparence à toute épreuve et conformément à la réglementation en vigueur et en coordination avec la Fonction publique ». A telle enseigne, dira-t-il, « qu'une commission technique paritaire à composante majoritairement d'enseignants, y a travaillé en sacrifiant une partie de son congé, en veillant à une application rigoureuse des critères, d'ancienneté du diplôme, de l'expérience etc. En plus, ce travail a été suivi par les vérifications du respect des notations des critères, qui ont tout passé au peigne fin ». Il appelle les contestataires à déposer dès aujourd'hui, mardi, leurs recours et invite les candidats admis à retirer également dès aujourd'hui les formulaires concernant la formation de deux semaines qui leur sera dispensée au lycée Fadhéla Saadane à partir du 16 août ». Ladite formation portera sur la didactique, la psychopédagogie, la législation scolaire. De son côté, le 1er responsable de l'UNPEF de la wilaya de Constantine, M. Zair, donnera le son de cloche des syndicats qui ont composé l'essentiel des commissions paritaires qui ont appliqué les critères du concours, en confirmant la régularité des résultats de l'examen. Car, dira-t-il, les commissions paritaires formées d'enseignants, parmi eux des syndicalistes, ont supervisé de bout en bout l'opération et particulièrement l'application des critères « dont je peux garantir la régularité », dira-t-il. « Aucun passe-droit n'est probable, la ministre elle-même, si elle voulait faire passer l'un des siens, ne le pourrait pas », affirme notre interlocuteur.