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Catastrophes naturelles : 10% seulement des Algériens sont assurés

par Z. Mehdaoui

Une campagne de communication sera lancée en septembre prochain pour sensibiliser notamment les particuliers et les entreprises sur les effets des catastrophes naturelles, et sur l'importance d'assurer ses biens contre ces risques, a fait savoir hier le président de l'Union des assurances et des réassurances (UAR), Lamara Latrous. Ce dernier, qui s'exprimait à l'APS, a indiqué que l'UAR prépare actuellement une campagne de communication sur le risque des catastrophes naturelles en direction des ménages mais aussi des PMI-PME et des professionnels.

Il semblerait que le dernier séisme qui a ébranlé la capitale et qui avait fait six victimes a remis encore une fois sur le tapis la question de l'assurance des habitations et des entreprises dont les propriétaires ont tendance à oublier les «incidences» jusqu'au jour ou la terre tremble et fait des dégâts. Selon un bilan récent des assureurs, 10% seulement des Algériens sont assurés contre les catastrophes naturelles.

Cette campagne nationale, qui débutera en septembre prochain et se poursuivra jusqu'en octobre, se déroulera à travers plusieurs supports dont la presse écrite et la radio, affirme M. Latrous, qui souligne en ce sens que même si le montant du chiffre d'affaires réalisé par la branche des assurances contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT) n'est pas important comparativement au chiffre d'affaires global du secteur des assurances, il n'en demeure pas moins que cette branche obligatoire progresse annuellement dans des «proportions encourageantes».

«En 2013, les CAT-NAT avaient représenté 6% du chiffre d'affaires des assurances Incendie, accidents et risques divers (IARD) qui était de 35 milliards de DA», relève-t-il.

Selon des données de l'UAR, le chiffre d'affaires de la branche CAT-NAT s'était établi à 1,750 milliard DA en 2013 avec une évolution de 13% par rapport à 2012 lorsqu'il était de 1,555 md DA. En 2012, le chiffre d'affaires de cette branche avait évolué seulement de 2,4%. Le président de l'UAR a fait savoir que les compagnies d'assurance ont réalisé un chiffre d'affaires global de 114 milliards DA en 2013 dans toutes les branches dont 1,5 milliard DA dans les assurances couvrant les effets des catastrophes naturelles (tremblement de terre, coulée de boue, vents violents, inondations, glissement de terrain).

Pourtant depuis le séisme dévastateur de Boumerdès en 2003, le législateur a mis en place une batterie de lois et de règlements afin d'inciter les Algériens à assurer leurs biens contre les aléas de la nature.

L'ordonnance n°03-12 du 26 août 2003, à titre d'exemple, stipule clairement que tout propriétaire, personne physique ou morale, autre que l'Etat, d'un bien immobilier est tenu de souscrire un contrat d'assurance de dommages garantissant ce bien contre les effets des catastrophes naturelles, ainsi que toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle et/ou commerciale est tenue de souscrire un contrat d'assurance de dommages garantissant les installations industrielles et/ou commerciales et leur contenu contre les effets des catastrophes naturelles.

En dépit de cette obligation, elle est peu demandée par les propriétaires des biens immeubles, avoue M. Latrous qui explique que sur 7 millions de logements assurables, il n'y a qu'un demi-million qui le sont en réalité.

Ceci provient, de l'avis du président de l'UAR, «du fait non seulement que cette assurance n'est pas demandée mais elle est très souvent proposée par les assureurs à leurs clients qui souvent la refusent croyant que l'Etat-providence est toujours là pour indemniser le bien perdu».

M. Latrous affirme que cette attitude n'est pas totalement irréprochable puisqu'il estime que «nous savons que si l'Etat a l'obligation d'assurer les premiers secours, les propriétaires de biens ne devraient pas trop compter sur l'Etat qu'ils trouvent généreux».

Le responsable de l'UAR a enfin exhorté les Algériens à ne plus compter systématiquement sur l'Etat, en se prenant en charge, à commencer par assurer leurs propres biens, comme c'est la règle dans tous les pays.