Traversée par les sinistres lignes Challes et Morisse, la wilaya d'El Tarf,qui a abrité la base de l'Est, durant la guerre de Libération, a été retenue, cette année, pour la commémoration internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte anti-mines. A cet effet, la journée du mercredi passé a été consacrée à une démonstration, sur le terrain, par des éléments de l'ANP spécialisés dans le déminage, du côté de la commune frontalière de Ain Kerma, en présence de citoyens de la région, de certaines associations concernées par ce problème, des autorités locales, de plusieurs officiers supérieurs de l'ANP et de M. Askar, le représentant permanent du Croissant Rouge International, en Algérie.

Dans la conférence de presse, tenue dans la journée de ce jeudi, au Musée d'El Moudjahid, le représentant du CRI a, d'abord, tenu à rendre hommage à toutes les victimes de ces engins de la mort, à travers 156 pays dans le monde et à l'Algérie pour les efforts consentis afin de dépolluer toutes les zones où des mines ont été déposées. L'achèvement de cette opération devrait avoir lieu, normalement, en 2017, selon M. Askar.

Dans son intervention, le colonel Hocine Hamel, de la 5ème Région militaire, en charge des opérations de déminage a déclaré que dans la wilaya d'El Tarf 16 communes sont concernées par ce travail dont 10 touchées par la fameuse ligne Challes et Morisse. Depuis le 22 décembre 2004, sept communes ont été déminées et le reste le sera dans les mois à venir.

Les surfaces déminées s'élèvent à 96 ha avec 5.285 mines antipersonnel enlevées, 1.239 autres mines et 195 explosifs de guerre comme les obus, soit un taux de presque 80%.

Ce travail sensible et dangereux se fait sur la base des cartes livrées par la France ainsi que le concours précieux d'anciens combattants et des autochtones qui connaissent, parfaitement, les zones minées. Parfois, une déforestation s'impose quand une mine ou un obus, a été enseveli par un arbre qui a poussé dessus. Enfin, le nombre des victimes déclarées et recensés de ces mines, depuis l'indépendance, s'élève à 3.562 personnes qui, dans le cadre de loi, bénéficient d'une prise en charge sociale et psychologique.