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Ils interpellent Bouteflika : Les ex-travailleurs des Galeries veulent être indemnisés

par M. Aziza

La fermeture et la dissolution des Galeries d'Alger n'est pas une affaire classée. Les 2800 ex-travailleurs de l'Entreprise de distribution des galeries d'Alger (EDGA), « licenciés abusivement » en 1997, reviennent à la charge. Leurs représentants se sont rassemblés, hier, au siège national de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour réclamer une indemnisation. Les ex-travailleurs, depuis leur licenciement, après la fermeture de leur entreprise par « décision politique d'Ahmed Ouyahia », n'ont eu droit à aucune indemnisation. Et ce, malgré toutes les actions entreprises et la multitude des correspondances adressées pratiquement aux trois Premiers ministres, les deux dernières correspondances ayant été envoyées aux 1er ministre Abdelmalek Sellal, soutiennent les concernés. Les travailleurs « victimes de licenciements non réglementaires » ont récemment interpellé le ministre du Commerce, mais, selon leurs propos, le ministre a affirmé qu'il n'est pas « responsable des grandes surfaces ».

Les protestataires sont revenus sur « la violation de la loi » et « la décision subite » de fermeture de leur entreprise .Le porte parole des ex-travailleurs d'EDGA, ou plutôt l'ancien syndicaliste de l'entreprise, Hamadou Mohamed, a expliqué que l'entreprise ne devait pas être dissoute. « Elle n'était pas autonome, elle était sous la tutelle du ministère du Commerce et elle devait bénéficier d'un assainissement de sa situation financière avant la décision de fermeture », soutiendra-t-il.

Idem pour les travailleurs de l'entreprise qui ont été « licenciés sans être indemnisés en violation de la circulaire 02-03 » portant dissolution des entreprises publiques. « Les travailleurs de toutes les entreprises dissoutes par décision d'Ahmed Ouyahia, ont été indemnisés, sauf nous », dira Hamadou Mohamed.

Il ajoute que leur licenciement a été prononcé à l'époque en 1997 par le directeur général de l'entreprise, sans la tenue d'une assemblée générale et sans informer au préalable les travailleurs « alors que notre licenciement devait être ordonné, selon la loi, par le liquidateur, conformément à la réglementation », selon Hamadou. Notre interlocuteur a expliqué que le DG de l'entreprise et le liquidateur « ont complètement bafoué les règles régissant la dissolution des entreprises », et ce, «pour nous priver d'une indemnisation qui devait être accordée aux travailleurs remerciés dans de pareils cas ». Le comble, est-il encore avancé, est que les travailleurs n'ont même pas eu droit à la Caisse nationale d'assurance-chômage (CNAC). Cette dernière avait refusé de verser des allocations-chômage aux travailleurs licenciés, sous prétexte que leur entreprise ne lui versait pas de cotisations, dira encore Hamadou. Ils reconnaissent, cependant que le liquidateur a versé les contributions d'ouverture de droit (COD) et des mois de préavis et d'indemnités mais qui ne sont, selon les protestataires, que des arriérés de salaires.

Selon les témoignages des travailleurs, la plupart d'entre eux ont vécu des moments difficiles, ni indemnisations, ni allocation de chômage, ni travail en raison de leur âge. La plupart avait à cette époque 40 à 42 ans. Les ex-travailleurs d'EDGA pleurent leur entreprise. « Certains locaux situés dans les grandes artères ont été cédés au privé, selon la formule de la vente aux enchères publiques », disent-ils en précisant « que d'autres ont été accaparés par l'administration et par des banques d'autres organismes. Mais, il reste que certains ex-Aswak el Fellah, le cas de ceux d'El Harrach, de Baraki, de Hussein-Dey et de Sidi Moussa sont jusqu'à nos jour fermés et abandonnés. Pourtant, rappellent-ils, le président de la République avait décidé le 17 novembre 2003, à l'issue de la réunion du conseil des ministres, l'affectation prioritaire des locaux fermés des Aswaks el Fellah et ex-galeries au profit des jeunes promoteurs.

Après tant d'années de réclamations et de manifestations peu bruyantes, les ex-travailleurs d'EDGA affirment qu'ils ne font aujourd'hui confiance ni au SG de l'UGTA, Sidi Saïd, ni au ministre du Commerce, ni à la justice. « Aujourd'hui nous interpellons le premier magistrat du pays pour bénéficier d'une indemnisation » ont-il déclaré.