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Rappel de 18 médecins en détachement en France : Le comité des résidents proteste, le doyen s'explique
par Sofiane M.
Le rappel de la
Faculté de médecine d'Oran de 18 médecins résidents en détachement pour des
formations en France, dans le cadre de la procédure de DFMS (diplôme de
formation médicale spécialisée), a provoqué une levée de boucliers du Comité
autonome des médecins résidents d'Oran (CAMRO).
Le «syndicat» des
résidents bat le rappel pour décider des actions de protestation contre ce
rappel qualifié d'«injuste». Les délégués du CAMRO annoncent d'ores et déjà un
sit-in à l'intérieur de l'Institut des sciences médicales (ISM) situé à Haï
Sidi El-Bachir (ex- Plateau). «Nous allons tenir une AG pour décider des actions
à entreprendre dans les prochains jours. Un rassemblement sera organisé à
l'intérieur de l'ISM. Nous allons fermer l'accès à l'administration pour exiger
plus de transparence dans la procédure de détachement à l'étranger. Nous allons
aussi examiner le recours à une grève illimitée», affirme ce délégué du CAMRO.
Et d'ajouter : «Nous voulons mettre toute la lumière sur les zones d'ombre qui
entourent la procédure de détachement à l'étranger (?). Depuis plusieurs mois,
il n'est plus permis aux résidents de bénéficier d'un détachement à l'étranger
pour des raisons obscures (?). Le comble dans cette histoire est que la Faculté
de médecine a rappelé des résidents déjà en France et dont certains sont en
moitié de leur cursus. Les concernés, qui ont été destinataires de mises en
demeure, ont été menacés de lourdes sanctions administratives. Il est presque
inutile de préciser que le détachement pour des stages à l'étranger est un
droit pour tous les résidents comme stipulé dans l'article 21 du statut
particulier des médecins résidents», soutient un délégué des résidents.
L'article en question précise : «Les résidents peuvent être mis en position de
détachement au niveau national ou à l'étranger en vue d'une formation. Dans ce
cas, ils continuent à bénéficier de leurs droits de l'établissement d'origine
dont ils relèvent selon des modalités fixées par arrêté conjoint du ministre
chargé de l'Enseignement supérieur et du ministre chargé de la Santé».
Contacté, à ce propos, le doyen de la Faculté de médecine, le Pr. Mokhtari
Lakhdar, explique : «Le rappel au règlement des 18 résidents a été nécessaire,
car ces médecins n'avaient pas respecté la réglementation. Ils avaient certes
obtenu l'autorisation du chef de service, mais ils devaient avoir aussi l'aval
du CPRS (Comité pédagogique régional spécialisé), du chef de département et du
doyen de la Faculté de médecine. Nous avons adressé des mises en demeure aux 18
résidents pour interruption illégale de leur formation post-graduée. Dix
d'entre eux sont revenus de France alors que huit (8) demeurent en situation
irrégulière. Après trois mises en demeure, les 8 réfractaires seront traduits
en conseil de discipline pour abandon de poste». Le même responsable précise
que le détachement à l'étranger est autorisé dans le cadre des conventions
bilatérales entre la Faculté de médecine d'Oran et celles de France avec
l'approbation des directeurs des établissements hospitaliers. Pour étayer ses
déclarations, le doyen exhibe le PV de la conférence nationale des 12 doyens
des facultés de médecine d'Algérie, qui s'est tenue le 12 avril 2013 à Tlemcen,
et qui a décidé que «les stages et formations à l'étranger des internes et des
résidents ne sont autorisés que dans le cadre de conventions et d'accords
inter-établissements». «Cette décision a été prise pour assurer la
«traçabilité» du cursus des résidents. Je suis responsable de la formation
post-graduée de ces médecins et je ne pourrais jamais certifier les diplômes de
spécialités (DEMS) sans connaître le cursus de ces résidents à l'étranger»,
affirme la même source. Le vice-recteur signale, de son côté, que
l'administration n'est pas contre le départ en détachement des résidents, mais
à condition qu'ils déposent des mises en disponibilité conformément à la
réglementation en vigueur. «Ils pourront reprendre leurs cursus après la fin de
leurs formations à l'étranger», déclare-t-il. Cette proposition est
catégoriquement rejetée par le CAMRO. «Non seulement, nous ne bénéficions pas
de formations de qualité localement, mais en plus, l'administration nous
empêche de nous rendre à l'étranger pour parfaire nos connaissances», lance en
colère un délégué du CAMRO.
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