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Naâma : Les avocats protestent

par M. S. Laradji

Une cinquantaine d'avocats, issus des tribunaux de Naâma, Méchéria, Aïn Sefra, El-Bayagh, El-Biodh Sid Cheikh et Bogtob, brandissant des banderoles sur lesquelles étaient inscrits des slogans tels, « 16 ans d'attente, c'est trop ! ou encore « Exigeons l'application de l'ordonnance n° 97/11 », ont observé, jeudi dans la matinée, un mouvement de protestation pour revendiquer l'ouverture d'une cour de justice dans les wilayas de Naâma et El Bayadh. Ils estiment que, compte tenu de la spécificité de leur situation géographique et l'éloignement de certaines de leurs communes par rapport à la juridiction à laquelle elles sont rattachées (cour de Saïda), les justiciables sont obligés d'effectuer de longs déplacements pour répondre à des affaires inscrites, en appel, devant cette cour. En effet, les protestataires confortés par la présence du représentant de l'Ordre des avocats de la circonscription de Mascara, ont fortement insisté pour la mise en place d'une cour de justice à Naâma et El-Bayadh, afin de concrétiser, ainsi, le concept du rapprochement de la justice du justiciable. Selon un document remis à notre rédaction, la décision portant création de ces instances existe depuis 1997 mais elle n'a jamais été appliquée, au même titre que celle d'un tribunal administratif, dans l'une des wilayas en question, est-il indiqué.

«Nous reconnaissons, avoue un des encadreurs de ce mouvement, que l'ouverture d'une cour de justice, dans une quelconque région, se doit de répondre à certains critères parmi lesquels la présence d'un important potentiel humain, de magistrats, d'avocats, de greffiers et autre personnel administratif. Néanmoins, ces critères ne peuvent être généralisés à certaines régions, encore enclavées, de faible population et en proie à moult problèmes liés à l'éloignement et l'indisponibilité des moyens de transport. C'est à priori, les cas de Naâma et El-Bayadh qui nécessitent leurs propres cours pour répondre favorablement à l'attente de leurs citoyens respectifs ». A noter qu'une motion de soutien à l'action des protestataires, signée conjointement par les représentants des partis politiques et des associations locales, outre les organisations de masses et représentants du mouvement associatif, a été adressée au président de la République, à l'effet de le sensibiliser à cette question d'intérêt public.